Publié le 23 Janvier 2024

Jules César (Georg Friedrich Haendel - King's Theatre Haymarket de Londres, le 20 février 1724)
Représentations du 20 et 30 janvier 2024
Palais Garnier

Giulio Cesare Gaëlle Arquez
Tolomeo Iestyn Davies
Cornelia Wiebke Lehmkuhl
Sesto Emily d'Angelo
Cleopatra Lisette Oropesa
Achilla Luca Pisaroni
Nireno Rémy Bres
Curio Adrien Mathonat

Direction Musicale Harry Bicket
Mise en scène Laurent Pelly (2011)

A l’occasion des 300 ans de la création de l’ouvrage le 20 février 1724 au King’s Theatre de Londres, l’Opéra national de Paris reprend la production de ‘Giulio Cesare’ montée par Laurent Pelly en 2011, et en confie l’interprétation à son propre orchestre, une première depuis 1997 (‘Giulio Cesare’ sous la direction d’Ivor Bolton), les œuvres baroques étant habituellement confiées à des spécialistes tels 'Les Arts Florissants', 'Les Musiciens du Louvre' ou bien 'Le Concert d’Astrée'.

Gaëlle Arquez (Giulio Cesare)

Gaëlle Arquez (Giulio Cesare)

Cette ouverture du répertoire s’inscrit ainsi dans la même logique observée avec Gluck dont les deux dernières reprises d’’Iphigénie en Tauride’ (2016 et 2021) ont aussi été assurées par l’Orchestre de l’Opéra de Paris.

Harry Bicket a donc accepté de délaisser pour un temps ‘The English Concert’, et il entraîne les musiciens de la maison dans une lecture juvénile qui soigne la rondeur et la douceur du son. La pâte sonore est constamment fluide et brillamment polie, et le chef d’orchestre britannique s’assure de l’excellente continuité entre la vivacité instrumentale et l’expressivité vocale des chanteurs.

Lisette Oropesa (Cleopatra)

Lisette Oropesa (Cleopatra)

Dans cette mise en scène, la cohérence dramatique est délaissée au profit d’une vision qui consiste à faire revivre, dans l’entrepôt d’un musée qui pourrait être celui du Caire, les personnages de l’antiquité, tout en y mêlant la vie du personnel agissant sans les voir.

Cela permet d’introduire des scènes humoristiques, mais aussi de maintenir un regard distancié avec le passé colonialiste. La profusion de bustes et de statues, de la lionne mycénienne à l’Auguste Caesar, a aussi le pouvoir d’inspirer chez le spectateur un imaginaire qui lui permette de développer sa propre théâtralité intérieure.

Lisette Oropesa (Cleopatra)

Lisette Oropesa (Cleopatra)

A l’occasion de cette reprise, il se dégage de la part des solistes une unité d’ensemble fort plaisante à écouter, d’autant plus que la plupart des chanteurs ne sont pas des spécialistes du répertoire baroque.

Lisette Oropesa est par tempérament naturellement sensationnelle dans le rôle de Cléopâtre, très à l’aise à défier les aspects virtuoses de son personnage, mais elle fait aussi entendre une richesse de teintes vocales qui lui donne de la densité. Dans les fameux lamenti ‘Se pietà di me non senti, giusto ciel’ et ‘Piangerò la sorte mia’, elle n’hésite d’ailleurs pas à laisser filer des affects qui ajoutent subtilement de la vérité à la souffrance qu’elle exprime.

Rémy Bres (Nireno) et Lisette Oropesa (Cleopatra)

Rémy Bres (Nireno) et Lisette Oropesa (Cleopatra)

Nireno, le confident de la Reine égyptienne, est interprété par Rémy Bres, 26 ans, jeune contre-ténor avignonnais qui fait ses début à l’Opéra de Paris, et qui a déjà fréquenté l’année dernière, à Rome et à Leipzig, un autre rôle de cet ouvrage, Tolomeo.

Le timbre est chaleureux, rond et mélancolique, ce qui donne le sentiment d’une touchante candeur nimbée de séduction dans son air ‘Chi perde un momento di un dolce contento’, vif et scintillant, un air ajouté par Haendel peu après la création et réintroduit à l’occasion de cette production.

Wiebke Lehmkuhl (Cornelia)

Wiebke Lehmkuhl (Cornelia)

Profondément languide, Wiebke Lehmkhul rapproche l’auditeur de la noirceur retenue de Cornelia avec une tessiture d’une très belle noblesse, et Emily d'Angelo, dont la ligne androgyne fascine toujours autant, fait entendre la fureur de Sesto avec des traits violemment fauves et boisés dans la voix qui contribuent à lui donner un caractère fabuleusement perçant.

C’est d’autant plus saisissant qu’une fois revenue pour les saluts, la mezzo-soprano canadienne offre au public un sourire d’un charme absolument fou.

Emily d'Angelo (Sesto)

Emily d'Angelo (Sesto)

Et dans le rôle titre qu’elle a incarné au Théâtre des Champs-Élysées au printemps 2022, Gaëlle Arquez investit la carrure de cet Empereur vieillissant avec une conviction assez confondante, en faisant bien ressentir sa nature dépressive. Les lignes vocales sont souples, joliment moirées, avec de très fins effets filés, mais aussi un mordant sensible sans noirceur excessive.

Gaëlle Arquez (Giulio Cesare) et Lisette Oropesa (Cleopatra)

Gaëlle Arquez (Giulio Cesare) et Lisette Oropesa (Cleopatra)

Son hôte, l’odieux Tolomeo, est incarné par un contre-ténor passionné par l’univers haendélien, Iestyn Davies, qui joue de son assurance avec style, les couleurs du timbre se rapprochant d’ailleurs de celui de Rémy Bres en Nireno.

Iestyn Davies (Tolomeo)

Iestyn Davies (Tolomeo)

Enfin, Luca Pisaroni est un interprète d’Achilla d’une pleine autorité et Adrien Mathonat fait résonner en Curio un ébène dense et aristocratique.

Un grand plaisir mélodique soigné, qui s’apprécie pour les caractères inspirants et contrastés qui traversent cette histoire, dont la trame mêle de façon proche humour et douleur dans un cadre artistique très évocateur.

Wiebke Lehmkuhl, Lisette Oropesa, Harry Bicket, Gaëlle Arquez et Emily d'Angelo

Wiebke Lehmkuhl, Lisette Oropesa, Harry Bicket, Gaëlle Arquez et Emily d'Angelo

Egalement, le compte-rendu de la création en Janvier 2011:

Giulio Cesare (Dessay - Zazzo msc Pelly) au Palais Garnier

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Publié le 17 Janvier 2024

Derya Türkan et Erdal Erzincan – Musique alévi et bektashi
Concert du 13 janvier 2024
Théâtre de la Ville – Les Abbesses

Kamânche Derya Türkan
Bağlama Erdal Erzincan 

Minorité religieuse musulmane qui connut une forte répression sous l’empire Ottoman dès le XVIe siècle, l’alévisme bektashisme est une spiritualité qui touche 16 millions de Turcs d’Anatolie et qui se veut libre dans l’interprétation du Coran. La femme est l’égale de l’homme, et l’alcool n’est pas interdit.

Derya Türkan (Kamânche) et Erdal Erzincan (Bağlama)

Derya Türkan (Kamânche) et Erdal Erzincan (Bağlama)

Le principal opposant de Recep Tayyip Erdogan à l’élection présidentielle de 2023 était Kemal Kiliçdaroglu qui se revendiquait de ce courant. Il obtint 48% des voix.

Le retour de Derya Türkan et Erdal Erzincan au théâtre des Abbesses, deux ans après leur premier duo donné en première mondiale en ce lieu, est l’occasion de découvrir les mélodies inspirantes issues du confins de l’Anatolie.

Derya Türkan (Kamânche)

Derya Türkan (Kamânche)

Le Kamânche de Derya Türkan, sobre et constitué de trois cordes, est un instrument dont les origines profondes sont perses. 

Joué avec un archet – anciennement, cette vièle s’appréhendait manuellement avec une technique staccato -, il en sort une sonorité virtuose très fine, majestueusement étirée et imprégnée d’authenticité, qui évoque des horizons lointains, comme des chants tournés vers les cieux qui touchent l’âme très haut.

Erdal Erzincan (Bağlama)

Erdal Erzincan (Bağlama)

Erdal Erzincan y mêle le son délicat et intime du Bağlama, un luth présent de la Grèce jusqu’en Iran en passant par le Caucase et la Turquie. Le musicien s’est intéressé très jeune à cet instrument, et il en joue parfois tout en interprétant de poétiques mélodies au chant vibré qui traduisent une joie, ou bien une peine, on ne sait, profondément nostalgique.

La salle est pleine, le public extrêmement attentif, et l’envoûtement chaleureux se vit en totale communion avec l’esprit d’une région éloignée et située à la jonction de l’Europe et des traditions orientales.

Derya Türkan (Kamânche) et Erdal Erzincan (Bağlama)

Derya Türkan (Kamânche) et Erdal Erzincan (Bağlama)

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Publié le 13 Janvier 2024

Iphigénie en Tauride (Henry Desmarest / André Campra – Théâtre Royal de l'Académie royale de musique, le 06 mai 1704)
Version de concert du 09 janvier 2024
Théâtre des Champs-Élysées

Iphigénie Véronique Gens
Pylade Reinoud Van Mechelen
Oreste Thomas Dolié
Thoas David Witczak
Electre Olivia Doray
Diane Floriane Hasler
L’Ordonnateur / L’Océan Tomislav Lavoie
Un habitant de Délos / Triton / Le Grand Sacrificateur Antonin Rondepierre
Isménide, Première habitante de Délos / Première nymphe / Première prêtresse Jehanne Amzal
Deuxième habitante de Délos / Deuxième nymphe / Deuxième prêtresse Marine Lafdal-Franc

Direction musicale Hervé Niquet
Orchestre et Chœur Le Concert Spirituel            
              Reinoud Van Mechelen (Pylade)
Coproduction Centre de musique baroque de Versailles


Depuis 2022, Hervé Niquet et Le Concert Spirituel sont engagés dans l’enregistrement pour le label Alpha Classics d’une tétralogie baroque incluant ‘Ariane et Bacchus’ (Marin Marais – 1696), ‘Médée’ (Marc-Antoine Charpentier – 1693), ‘Iphigénie en Tauride’ (Henry Desmarest et André Campra - 1704) et ‘Persée’ (Jean-Baptiste Lully – 1682).

Jehanne Amzal (Isménide) et Véronique Gens (Iphigénie)

Jehanne Amzal (Isménide) et Véronique Gens (Iphigénie)

Si ‘Persée’ célèbre le règne de l’opéra courtisan sous Lully, ‘Ariane et Bacchus’ et ‘Médée’ sont représentatifs de l’après Lully qui ne trouvera pas son public, alors que ‘Iphigénie en Tauride’ d’Henry Desmarest, complété par Campra – pour le prologue et une grande partie du dernier acte principalement -, fera partie de la douzaine de titres les plus joués à l’Académie royale de musique au début du XVIIIe siècle avant l’avènement de Rameau. Cette tragédie inspirée d’Euripide sera même montée jusqu’en 1762 avec quelques ajouts composés par Pierre-Montan Berton.

Depuis, une résurrection partielle eut lieu le 10 octobre 1999 au Théâtre Montansier de Versailles, mais dans une version réduite enregistrée par France Musique.

Hervé Niquet et Le Concert Spirituel

Hervé Niquet et Le Concert Spirituel

L’histoire reprend le mythe d’Iphigénie abandonnée par Agamemnon et sauvée par Diane, tout en faisant intervenir Electre qui a suivi Oreste après le meurtre de Clytemnestre.

Thoas l’a faite prisonnière et veut la faire sienne en échange de la vie de son frère et de son ami, Pylade, arrivés en Tauride pour enlever l’image de Diane et laver Oreste de son acte vengeur envers sa mère. Diane apparaît une première fois pour tenter d’apaiser les tourments de ce dernier.

Malgré sa fureur, Thoas libère les Grecs, mais Oreste et Pylade accusent à tord Electre d’avoir céder au Roi.

Olivia Doray (Electre) et Reinoud Van Mechelen (Pylade)

Olivia Doray (Electre) et Reinoud Van Mechelen (Pylade)

Ce dernier, sous la menace de l’Oracle puis du Dieu Océan, qui désapprouve sa tendance à la compassion, retrouve finalement une ligne politique dure envers les Grecs. Iphigénie se désespère d’avoir à sacrifier les étrangers. 

Oreste se présente à elle et lui raconte le sort advenu à Agamemnon et Clytemnestre au Palais de Mycènes. Sur le parvis du Temple de Diane, ils se reconnaissent avec surprise en tant que frère et sœur, mais lorsque Thoas ordonne aux Scythes de détruire les Grecs armés par Iphigénie, Diane réapparaît pour foudroyer le Roi et les sauver. 

La malédiction des Atrides est ainsi levée sur Oreste et Iphigénie, et Electre peut enfin aimer Pylade.

Reinoud Van Mechelen (Pylade) et Thomas Dolié (Oreste)

Reinoud Van Mechelen (Pylade) et Thomas Dolié (Oreste)

La première impression qui frappe à la redécouverte de cet ouvrage oublié est la plasticité marine de l’orchestre, composé de plus de 50 musiciens et 25 choristes, une sorte de mer noire mélancolique dominée par les cordes qui imprègnent l’auditeur d’un son riche et continûment fourni. Et il est vrai que sur l’île de Tauride, les vents, les océans et leurs Dieux sont omniprésents. Le charme poétique des mélodies s’y entremêle et les mots préservent la dignité sentimentale de tous les personnages, un héritage du modèle lullyste.

La musique n’est pas véritablement théâtrale, mais elle permet d’entendre de charmants alliages tels le duo entre Electre et Pylade ‘Le ciel est sensible à nos larmes’, et aussi une impressionnante correspondance entre le voile orchestral noir et le chant d’Iphigénie, au début du quatrième acte, ‘C’est trop vous faire violence’.

L’œuvre s’apprécie comme un beau tableau vivant dépeint avec une personnalité austère qui s’infiltre subrepticement dans l’âme, et Hervé Niquet en restitue avec Le Concert Spirituel une homogénéité de couleur et une unité dans le mouvement qui valorise la qualité immersive des ambiances sonores. La luminosité du chœur s’y incorpore naturellement.

Floriane Hasler (Diane)

Floriane Hasler (Diane)

C’est avec beaucoup de plaisir que l’on retrouve Véronique Gens dans le rôle de l’Iphigénie de Desmarest, bien moins dramatique que celle de Gluck, dont la soyeuse noirceur est d’un très bel effet surtout dans la seconde partie, en suggérant un sentiment tragique resserré et contenu, alors qu’Olivia Doray offre à Electre une fraîcheur attendrissante qui surprend quand on sait quel personnage en a fait Strauss.

Fidèle à ses portraits très tourmentés, Thomas Dolié incarne un Oreste écorché et théâtral qui cherche à exprimer le ressenti viscéral du frère d’Iphigénie, alors que Reinoud Van Mechelen induit de son chant clair et doux un charme qui s’accorde harmonieusement à celui d’ Olivia Doray.

Antonin Rondepierre (Triton)

Antonin Rondepierre (Triton)

Et c’est avec une splendide éloquence vocale que Floriane Hasler impose d’emblée une Diane très forte avec une grande capacité de droiture qui saisit le spectateur par sa perfection classique. L’impression est grave et humaine, sans la moindre arrogance.

Quand on connaît le terrible Thoas de Gluck, celui de Desmarest est bien moins impressionnant et David Witczak n’arrive pas à lui donner ce surplus d’ampleur qui devrait mieux imposer ce personnage vindicatif.

Olivia Doray (Electre) et Véronique Gens (Iphigénie)

Olivia Doray (Electre) et Véronique Gens (Iphigénie)

Parmi les rôles secondaires, Antonin Rondepierre, en Triton, se démarque sensiblement par la fine intelligibilité et subtilité de son chant très léger, et Tomislav Lavoie (L’Océan), Jehanne Amzal et Marine Lafdal-Franc, en prêtresses, complètent cet ensemble avec conviction.

Connaissant ce qu’écrivirent bien plus tard Wagner ou Debussy, on a une écoute un peu particulière à cet ouvrage marqué par un continuo lancinant singulièrement prononcé.

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Publié le 8 Janvier 2024

Article de juillet 2016 mis à jour le 08 janvier 2024

L'article qui suit est une mise à jour intégrale de son contenu rédigé la première fois en juillet 2016.
Il fait un état des lieux de l’audience des sites internet de théâtres lyriques, de salles de concert classique, d’orchestres philharmoniques, de revues musicales, de radios musicales, de chaînes culturelles, de bases de données classiques et de sites de vidéos en streaming et cherche à en tirer quelques enseignements.

Le point de départ est le site de mesure d'audience Similarweb.com (une jeune compagnie britannique de technologie de l'information) qui donne, gratuitement, quelques indicateurs, à ne considérer que pour leurs ordres de grandeur, et un classement mondial des sites sélectionnés (classement basé sur le nombre de consultations mais aussi le temps passé et le nombre de pages consultées par les lecteurs).

Il fournit, notamment, le nombre de consultations par mois, la part du trafic lié à un accès direct au site (plus la part des accès directs est importante, plus la part des lecteurs fidèles est élevée), et la nationalité des visiteurs. Contrairement aux idées reçues, la part de lecteurs amenée par les réseaux sociaux (Facebook, twitter, Instagram ..) est très faible et représente dans la plupart des cas moins de 5% du trafic. Ces sites sont avant tout consultés par accès direct (pour les fidèles) ou par recherche google pour lequel leur bon référencement est indispensable à leur visibilité.

Un même visiteur pouvant consulter un même site plusieurs fois par mois, voir par jour, et depuis différents moyens électroniques, le nombre de consultations est donc très supérieur au nombre de personnes physiques distinctes ayant accédé à un site internet.  Ainsi, ‘Google’, le site n°1, reçoit 90 milliards de consultations par mois, alors que seuls 4 milliards d’habitants ont accès à internet dans le monde. Le nombre de visiteurs réels d’un site web est donc probablement 20 à 100 fois inférieur au nombre de consultations.

Klaus Mäkelä et l'Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris en septembre 2021

Klaus Mäkelä et l'Orchestre de Paris à la Philharmonie de Paris en septembre 2021

 Le tableau qui suit présente le classement de 200 sites lyriques et musicaux pour les 11 catégories suivantes auxquelles un code couleur différent est associé (bleu foncé pour les maisons d'opéras, bleu clair pour les centres de musiques et les orchestres, rose pour les webzine et blog, etc.), à savoir :

  • 2 chaînes culturelles à titre de référence : Arte et 3Sat
  • 7 radios musicales (Classik FM, France Musique, Radio Classique, WQXR, BR Klassik ...)
  • 97 maisons d’opéras internationales (Opéra national de Paris, MET, Covent Garden, Mariinski etc.)
  • 38 salles de concerts et orchestres philharmoniques ou symphoniques et centres musicaux
  • 4 sites qui agrègent plusieurs salles (Kennedy Center, Aalto Theater Essen, Château de Versailles Spectacles et Opera Australia)
  • 24 webzines (Slipped Disc, Forum Opera, Bachtrack, etc.)
  • 4 sites dédiés aux violonistes (Violinist, The Strad, Strings Magazine, The Violin Channel)
  • 4 sites de streaming (Operavision, Medici TV, Digital Concert Hall, Opera on video)
  • 9 bases de données de partitions et d'archives (IMSLP, Opera Arias, La Flûte de Pan, Bärenreiter etc.)
  • 10 sites de ventes en ligne d’enregistrements musicaux (JPC, Qobuz, Presto Music, Naxos etc.)
  • 1 site de billetterie (Music Opéra)

 

Le choix du seuil de 200 sites permet d'inclure quasiment tous les sites recevant au minimum 50 000 consultations par mois (soit de quelques milliers de lecteurs individuels pour les plus modestes à plusieurs centaines de milliers pour Arte). Ce nombre de consultations mensuelles est une moyenne calculée sur le second semestre 2023 (Similar Web affiche les résultats des 3 derniers mois ce qui oblige à faire plusieurs sondages au cours de l'année).

Pour chaque site est affiché :

  • son classement mondial (moyenne des 6 derniers mois)
  • l'évolution de son classement par rapport au premier semestre 2023
  • le nombre de consultation par mois (moyenne des 6 derniers mois)
  • la part de visiteurs qui accèdent directement au site (sans recherche google ou réseaux sociaux)
  • la part de visiteurs français

 

Une mise à jour d'ensemble de ce classement aura lieu tous les 6 mois, chaque mois de janvier et juillet, afin de suivre l'évolution annuelle du succès de ces sites. 

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Audience comparée de sites dédiés à la Musique classique et à l'Art lyrique (juillet à décembre 2023)

Classic FM, première chaîne de musique classique
Avec plus de 3 millions d’accès par mois sur internet, et 5 millions d’auditeurs chaque week-end sur les ondes hertziennes, la chaîne de musique classique britannique Classic FM a fêté ses 30 ans le 7 septembre 2022 et est devenue la première chaîne de musique classique au monde. 

 

En France, France Musique et Radio classique sont au coude à coude avec environ 1 million d’auditeurs par jour en hertzien. Mais sur internet, France Musique prend le dessus sur sa concurrente avec 1,4 millions de consultations du site par mois (1,2 millions en 2016), ce qui peut être du à la richesse de son contenu numérique. Plus de 80 % des auditeurs numériques des deux radios sont français, mais 10 % du trafic de Radio Classique provient d’auditeurs belges, alors que 10 % du trafic web de France Musique provient d’auditeurs canadiens, suisses, espagnols et grecs.

Toutefois, depuis février 2022, Radio France agrège sur un même site ses différentes chaînes radios (France Culture, France Inter etc..) si bien qu'il n'est plus possible de suivre l'évolution de France Musique. Le nombre de consultations affiché ici est donc une estimation à partir de l'évolution de la fréquentation de Radio France.

Le ROH, l’ONP, le MET, le Mariinsky et le Bolshoi en tête des sites web de maisons lyriques les plus consultés au monde.
Le Royal Opera House Covent Garden, l’Opéra national de Paris, le MET Opera de New-York, le Théâtre du Mariinsky et le Bolshoi sont les cinq maisons d’opéra qui disposent de sites internet classés parmi les 100 000 plus consultés au monde avec plus de 500 000 connexions par mois (et même 1 million pour le ROH). On observe cependant une nuance entre les maisons occidentales et les maisons russes.

70 % des visiteurs numériques des maisons occidentales sont nationaux, et 8 % proviennent aussi des USA pour le Covent Garden et l’Opéra de Paris, tandis que 8 % des visiteurs numériques du MET sont britanniques ou canadiens.

 

Avec plus de 500 000 consultations par mois, les maisons russes de Saint-Pétersbourg (Le Mariinski) et Moscou (Le Bolshoi) talonnent ces trois maisons phares, mais  90 % de leurs visiteurs sont cette fois nationaux et 2 % sont américains. Et depuis fin 2023, et la nomination de Valery Gergiev, le site du Théâtre du Bolshoi est même le plus consulté des sites d'institutions lyriques.

Avec 400 000 visiteurs par mois, le site de l’Opéra de Vienne a une structuration de sa fréquentation un peu différente. Seuls 30 % des visiteurs sont nationaux, 15 % sont allemands, 10 % sont américains, 6% sont britanniques et 5% sont français, ce qui reflète une image de maison de répertoire ouverte au monde entier. Les Russes, qui représentaient 10% du public avant la guerre en Ukraine, en sont dorénavant absents.

Et hors Opéra de Paris, le Théâtre des Champs-Élysées, le Théâtre du Châtelet, l'Opéra de Lyon et l'Opéra de Bordeaux sont les seuls sites de théâtre lyrique et classique français à dépasser largement les 50 000 consultations par mois.

Les opéras allemands sont bien représentés en seconde partie de ce classement, le Bayerische Staatsoper de Munich (300 000 consultations) en tête, mais également les maisons européennes telles le Norwegian Opera, le Royal Danish Opera, le Teatro Real de Madrid, l'Opéra d'Amsterdam, l’Opéra d’État de Prague et le Théâtre national de Brno.

Hors Europe, le Teatro Colon de Buenos Aires se détache nettement avec 400 000 visiteurs par mois.

Les succès de la Philharmonie de Paris et de l’ElbPhilharmonie et la reconnaissance internationale du Philharmonique de Vienne
Ouvertes respectivement en 2015 et 2017, la Philharmonie de Paris et l’ElbPhilharmonie de Hambourg sont devenues en quelques années les salles de concerts philharmoniques disposant des sites les plus consultés au monde.

Quant au site du Philharmonique de Vienne (plus de 250 000 consultations par mois) – l’orchestre a célébré ses 180 ans en 2022 -, il dispose d’une structuration de ses visiteurs totalement internationale dont seuls 15 % sont autrichiens, 15 % allemands, 10 % américains, 5% polonais, 5% italiens et 5% japonais..

Il est de plus fréquenté à 50 % par une multitude d’autres nationalités. Vienne est véritablement associée à une image de culture musicale mondiale - mais le concert du nouvel an qui augmente l'afflux de visiteurs sur le site du Wiener Philharmoniker en janvier joue beaucoup sur cette mise en avant -.

Enfin, pas moins de 13 sites d'orchestres américains apparaissent dans ce classement, dont le New York Philharmonic qui est en tête (300 000 visites par mois) suivi par le Boston Symphony Orchestra et le Los Angeles Philharmonic, et le site de l'emblème musicale des Pays-Bas, le Concertgebow d'Amsterdam, atteint désormais les 250 000 consultations par mois.


 

Slipped Disc et Classical Music en tête des Webzines internationaux, Forum Opera n°1 français pour l'Opéra.
Les magazines en ligne de musique classique se sont développés au même rythme que les sites lyriques. On y trouve des interviews d’artistes, des chroniques de spectacles ou d’enregistrements, l’actualité musicale, et parfois des lieux de discussions. Les groupes anglo-saxons dominent sans partage ce genre de média et sont les véritables promoteurs de cet art dans le monde.

Fondé en 2007 par l’écrivain et critique Norman Lebrecht, Slipped Disc est devenu le n°1 mondial des webzines avec plus de 1 million de consultations par mois. Son lectorat est à 40 % américain, à 25 % britannique, 8 % allemand et 7 % canadien.

Classical Music, le site de la revue BBC Music Magazine (1992), obtient un nombre de consultations qui atteint 700 000 par mois, et d’autres webzines tels Gramophone Uk (la revue fut créée en 1923 par Compton MacKenzie) ou Classics Today (au contenu mis à jour de façon journalière) obtiennent respectivement 350 000 et 200 000 consultations par mois.

Et depuis 2016, un site américain, Operawire (déjà 300 000 visites par mois), monte pour mettre en valeur les artistes de l’art lyrique.

Fondé en 2008 par David et Alison Karlin, le site Bachtrack regroupe des interviews et des comptes-rendus internationaux de concerts, opéras et spectacles chorégraphiques, et peut être consulté en français depuis 2013 (même si seules 10 % de ses 300 000 consultations mensuelles proviennent de l’hexagone).

Tel un gigantesque hub, cet outil propose de nombreux liens vers les évènements et les captations vidéos accessibles en ligne. Il regroupe 150 chroniqueurs dans le monde qui publient 250 articles par mois.

D'autres webzines internationaux ont acquis une importance significative tels Connesi all Opera (Italie), Concerti (Allemagne), Schweizer Musikzeitung (Suisse) ou Opera Plus (Tchéquie).

BelCanto (depuis 2002) et Classical Music News (depuis 2006 - Rédacteur en Chef : Boris Lifanovsky) sont les deux sites russes phares qui dépassent les 300 000 visiteurs par mois.

 

Créé en 2001 par Camille de Rijck, et numéro 1 en France avec plus de 120 000 consultations par mois, Forum Opera est spécifiquement orienté Opéra et Art lyrique. 85 % de son lectorat est français, 4% belge, 2 % américain et 2 % tchèque.

Quatre autres webzines français le rejoignent, Resmusica (qui a quasiment doublé son niveau de fréquentation ces 5 dernières années pour devenir le site généraliste n°1 en France - puisqu'il couvre la danse, les concerts et les représentations lyriques), Opera Online (45% de lecteurs français, 10% allemands, 20% anglo-saxons) avec 110 000 visites par mois et des critiques aussi reconnus qu'Alain Duault ou Dominique Adrian (également présent sur Resmusica), Diapason Magazine, la vitrine du magazine papier du même nom, et Olyrix, exclusivement centré sur l’Opéra et qui s’est bien implanté ces 5 dernières années également (environ 90 000 consultations par mois).

D’autres sites français permettent d’avoir accès à des comptes-rendus de concerts et d’opéras (Concertonet, Altamusica, Anaclase, Classykeo, Carnets sur Sol, Concert Classic, Wanderer ...) avec toutefois une audience plus confidentielle (de quelques centaines de lecteurs à 1000 lecteurs pour 10 000 à 35 000 lectures mensuelles).

Quant aux forums de discussions, mal référencés car pénalisés par Google, ils ne réunissent que quelques centaines de lecteurs habituels.

Il est toutefois assez étrange de constater que l'Union européenne ne dispose pas de grand site de musique classique et lyrique au niveau de ceux des britanniques. Serait-ce parce que ces derniers sont plus commerçants dans l'âme?

 

Les réussites des sites de commerce et de streaming Qobuz, JPC, Presto Music, Arte concert, Medici TV 
Fondé par Alexandre Leforestier et Yves Riesel, dirigeants d'Abeille Musique, et avec près de 3 000 000 de consultations par mois, Qobuz s’est imposé comme la référence des sites de commerce en ligne et de streaming musicaux, suivi par Presto Music (spécialisé en musique classique). 

Au même niveau de fréquentation que Qobuz, la compagnie JPC fondée en 1973 par Gerhard Georg Ortmann dispose du premier site de commerce en ligne européen pour la musique classique (bien qu'elle ne se limite pas à cette catégorie de musique). Elle propose des enregistrements à prix très attractifs, des DVD, des livres et des partitions.

 

Arte concert (gratuit) et Medici TV (payant) se partagent le créneau de la diffusion d’opéras et de concerts en vidéo, et Opera Vision (exclusivement européen), avec seulement 80 000 consultations par mois, semble en perte de vitesse et surtout consulté par des russes. Il est en fait probable que ses accords de diffusion sur Youtube diluent les informations de consultations dans ceux de la chaîne américaine et qu’il ne devienne plus possible de mesurer son audience réelle de manière immédiate.

Enfin, impossible de ne pas citer le Digital Concert Hall du Philharmonique de Berlin qui permet d'avoir accès pour 150 euros par an à plus de 650 concerts enregistrés au cours des 60 dernières années. Ce site remarquable reçoit près de 300 000 visites par mois, et 25% des visiteurs sont anglo-saxons.

 

Naxos, leader mondial des labels d'enregistrements de musique classique
Né en 1987 à l'initiative de Klaus Heymann, un entrepreneur allemand, Naxos est devenu le premier éditeur label mondial de nouveaux enregistrements classiques, avec un catalogue réunissant plus de 15 000 disques à prix économiques.

 

Egalement, signalons les sites de bases de données de partitions, IMSLP (International Music Score Library Project ), Free score et Opera Arias, un site de calendriers de spectacles d’opéras (Operabase) qui couvre les salles du monde entier, ainsi que le très original Bach Cantatas, projet collectif débuté en 1999 sur les 209 Cantates de Bach.

 

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Publié le 3 Janvier 2024

L’année 2024 sera marquée par deux éclipses de Soleil, l’une totale, le 08 avril 2024, qui traversera le Mexique, les États-Unis et le Canada et sera fortement médiatisée car elle touchera des dizaines de millions de personnes, et la seconde, le 02 octobre 2024, qui sera cette fois annulaire et se produira sur la pointe sud du Chili et de l’Argentine après être passée sur l’Île de Pâques.

Il n’y aura cependant pas d’éclipse totale de Lune visible depuis la Terre, et seule une éclipse partielle de Lune à 8% sera visible depuis Paris le 18 septembre 2024 matin.

Pour observer les planètes et les photographier, Mercure connaîtra ses plus belle matinées le 08 janvier, le 07 septembre et le 20 décembre 2024, ainsi que la soirée du 25 mars, Saturne embellira les nuits d’août et septembre, et Jupiter celles de novembre. Quant à Vénus, elle ne redeviendra intéressante à suivre qu’à partir du 20 décembre 2024 soir, et il faudra attendre la nuit de Noël et l'hiver 2024/2025 pour profiter de la planète Mars.

Vénus et Mars (en bas à droite en arrière plan du chapiteau de la colonne de Juillet de la Place Bastille) photographiées le 02 mars 2023

Vénus et Mars (en bas à droite en arrière plan du chapiteau de la colonne de Juillet de la Place Bastille) photographiées le 02 mars 2023

Par ailleurs, la comète Tsuchinshan-ATLAS (C/2023 A3), découverte fin février 2023 depuis l’Afrique du Sud, pourrait être fort spectaculaire à voir à l’œil nu à partir du 12 octobre 2024 jusqu’à la fin du mois, si elle survit à son passage au plus près du Soleil le 27 septembre.

Enfin, l’occultation de Saturne par la Lune le 21 août 2024 sera un immanquable.

Le carnet de notes ci-après marque les périodes favorables d'observation des planètes (les dates de début et fin correspondent aux moments où leur diamètre apparent atteint 95% de leur maximum annuel) et les conditions sont données pour Paris en heure locale.

Conjonction Lune-Vénus-Antarès-Mercure du 08 janvier 2024 à 7h30, horizon Sud-Est

Conjonction Lune-Vénus-Antarès-Mercure du 08 janvier 2024 à 7h30, horizon Sud-Est

Jour Heure Evènements Azimut Hauteur Commentaires
01 janvier 21h15 Uranus dans le ciel du soir 180° 58° Ø 3,7’’
07 janvier 8h00 Mercure dans le ciel du matin 135° 7,5° Ø 7,4’’
08 janvier 7h30 Conjonction Lune-Vénus-Antarès-Mercure 135° Zone de 20°x7°
18 janvier 19h00 Conjonction Lune-Jupiter 175° 55° Ecart de 2°
Conjonction Lune-Jupiter photographiée en surplomb du Génie de la Liberté, Place de la Bastille, le jeudi 18 janvier 2024 à 18h55.

Conjonction Lune-Jupiter photographiée en surplomb du Génie de la Liberté, Place de la Bastille, le jeudi 18 janvier 2024 à 18h55.

Jour Heure Evènements Azimut Hauteur Commentaires
07 février 19h10 Uranus dans le ciel du soir 190° 58° Ø 3,6’’
27 février 20h15 Début période lumière zodiacale 270°   Absence de Lune
11 mars 20h30 Fin période lumière zodiacale

270°

  Absence de Lune
13 mars 20h00 Conjonction Lune-Jupiter 260° 30° Ecart de 5°
25 mars 19h50 Mercure dans le ciel du soir 275° 10,5° Ø 7,7’’
Mercure dans le ciel du soir le 25 mars 2024 à 19h50, horizon Ouest

Mercure dans le ciel du soir le 25 mars 2024 à 19h50, horizon Ouest

Jour Heure Evènements Azimut Hauteur Commentaires
08 avril 20h15 Eclipse totale de Soleil du Mexique au Québec 150° 70° Durée 4mn30
10 avril 21h20 Conjonction Lune-Jupiter 280° 17° Ecart de 3,5°
01 juin 04h20 Conjonction Lune-Neptune 105° 10° Ecart de 1°
29 juin 03h57 Alignement Jupiter-Mars-Lune-Saturne et passage de l'ISS 75° 10° Zone de 75°
Trajectoire de l'éclipse totale de Soleil du 08 avril 2024 (© http://xjubier.free.fr/)

Trajectoire de l'éclipse totale de Soleil du 08 avril 2024 (© http://xjubier.free.fr/)

Jour Heure Evènements Azimut Hauteur Commentaires
12 juillet 03h50 Saturne en fin de nuit     145° 30° Ø 18,2’’
15 juillet 04h00 Conjonction Uranus-Mars 80° 15° Ecart de 0,8°
12 août 00h00 Maximum de l’Essaim des Perséides     Dans toutes les directions
15 août 05h00 Conjonction Mars-Jupiter 90° 32° Ecart de 0,5°
21 août 05h25 Occultation de Saturne par la Lune 220° 27° Durée 1h
23 août 04h30 Uranus dans le ciel du matin 115° 45° Ø 3,6’’
Début de l'occultation de Saturne par la Lune, le 21 août 2024 à 05h25

Début de l'occultation de Saturne par la Lune, le 21 août 2024 à 05h25

Jour Heure Evènements Azimut Hauteur Commentaires
03 septembre 05h30 Début période lumière zodiacale 90°   Absence de Lune
07 septembre 06h30 Mercure dans le ciel du matin 80° 7,5° Ø 6,8’’
08 septembre 01h50 Saturne en milieu de nuit 180° 33° Ø 19,2’’
16 septembre 05h15 Fin période lumière zodiacale 90°   Absence de Lune
18 septembre 04h13 Début de l’éclipse partielle de Lune 223° 28° Maximum de 8%
18 septembre 05h15 Fin de l’éclipse partielle de Lune 238° 21°  
22 septembre 01h40 Neptune en milieu de nuit 180° 39° Ø 2,36’’
Trajectoire de l'éclipse annulaire de Soleil du 02 octobre 2024 (© http://xjubier.free.fr/)

Trajectoire de l'éclipse annulaire de Soleil du 02 octobre 2024 (© http://xjubier.free.fr/)

Jour Heure Evènements Azimut Hauteur Commentaires
02 octobre 21h05 Eclipse annulaire de Soleil à L’île de Pâques 67° Durée 6mn
12 octobre 20h10 Comète Tsuchinshan-Atlas 260° Magnitude 0,85
14 octobre 20h10 Comète Tsuchinshan-Atlas 255° 10° Magnitude 1,15
14 octobre 20h10 Conjonction Saturne-Lune 130° 20° Ecart de 1°
16 octobre 20h10 Comète Tsuchinshan-Atlas 255° 16° Magnitude 1,55
18 octobre 20h10 Comète Tsuchinshan-Atlas 250° 20° Magnitude 2
29 octobre 03h40 Jupiter en fin de nuit 180° 63° Ø 45,8’’
Trajectoire de la comète Tsuchinshan-Atlas du 13 au 21 octobre 2024 à 20h10, horizon Ouest

Trajectoire de la comète Tsuchinshan-Atlas du 13 au 21 octobre 2024 à 20h10, horizon Ouest

Jour Heure Evènements Azimut Hauteur Commentaires
02 novembre 19h00 Comète Tsuchinshan-Atlas 235° 31° Magnitude 4,9
05 novembre 20h50 Saturne en début de nuit 180° 32° Ø 18,2’’
17 novembre 00h40 Uranus en milieu de nuit 180° 60° Ø 3,8’’
04 décembre 17h50 Conjonction Lune-Vénus 210° 10° Ecart de 5°
07 décembre 00h45 Jupiter en milieu de nuit 180° 63° Ø 48,2’’
20 décembre 08h00 Mercure dans le ciel du matin 135° Ø 7,4’’
20 décembre 18h15 Vénus dans le ciel du soir 210° 17° Ø 20’’
25 décembre 03h00 Mars dans le ciel du matin 180° 64° Ø 13,9’’
Conjonction Lune-Vénus le 04 décembre 2024 à 18h00, horizon Sud-Ouest

Conjonction Lune-Vénus le 04 décembre 2024 à 18h00, horizon Sud-Ouest

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Rédigé par David

Publié dans #Astres

Publié le 1 Janvier 2024

Casse-Noisette (Piotr Ilitch Tchaïkovski – Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, le 18 décembre 1892)
Représentation du 31 décembre 2023
Opéra Bastille

Clara Sae Eun Park
Drosselmeyer / Le Prince Germain Louvet
Luisa Bianca Scudamore
Fritz Antoine Kirscher
La Mère Anémone Arnaud
Le Père Sébastien Bertaud
La Grand-Mère Ninon Raux
Le Grand-Père Cyril Chokroun

Direction musicale Andrea Quinn
Chorégraphie Rudolf Noureev (19 décembre 1985), d’après Marius Petipa et Lev Ivanov

Avec les Étoiles, les Premières danseuses, les Premiers danseurs, le Corps de Ballet de l’Opéra national de Paris et la participation des élèves de l’École de danse.
Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœurs d’enfants de l’Opéra national de Paris.

Le 1er septembre 1983, alors âgé de 45 ans, Rudolf Noureev devient directeur de la plus ancienne compagnie de danse au monde, celle de l’Opéra de Paris fondée par Louis XIV en mars 1661. Une première proposition lui avait bien été faite en 1973, mais il souhaitait à cette époque poursuivre sa carrière de danseur international.

Sae Eun Park (Clara) et Germain Louvet (Le Prince)

Sae Eun Park (Clara) et Germain Louvet (Le Prince)

Au moment de sa nomination, l’institution ne connaît de lui, en tant que chorégraphe, que le 3e acte de ‘La Bayadère (Les Ombres)' et ‘Don Quichotte’, tous deux inspirés de Marius Petipa.

Viendront au Palais Garnier ‘Raymonda’ (novembre 1983), ‘La Tempête’ (mars 1984) sur une musique de Tchaïkovski, ‘Bach suite’ (avril 1984) en collaboration avec Francine Lancelot, ‘Roméo et Juliette’ (octobre 1984) sur une musique de Prokofiev, ‘Le Lac des Cygnes’ (décembre 1984), et ‘Washington Square’ (juin 1985) en association avec Jean-Claude Carrière.

Casse-Noisette (Eun Park Louvet Quinn Noureev) Opéra de Paris

L’opposition de culture entre son niveau d’exigence et sa dureté, d’une part, et le rythme encadré des artistes de la maison, d’autre part, sera source de fortes tensions, mais une adaptation réciproque entre son caractère et la mentalité administrative du système va se faire jour au début de la saison 1985-1986.

Cette confrontation au réel se retrouve ainsi en filigrane dans la nouvelle version de ‘Casse-Noisette’ qu’il présente en décembre 1985 à la veille de Noël, version retravaillée de ses précédentes productions créées successivement à Stockholm (1967), Londres (1968), Milan (1969), Buenos Aires (1971) et Berlin (1979).

Sae Eun Park (Clara), Antoine Kirscher (Fritz) et les enfants (Ecole de danse)

Sae Eun Park (Clara), Antoine Kirscher (Fritz) et les enfants (Ecole de danse)

Dans ce conte adapté par Alexandre Dumas de l’œuvre de E.T.A Hoffmann, Clara subit le soir de Noël les comportements et réflexions oppressants des adultes et enfants de son entourage qui l’empêchent de profiter naturellement de la joie qu’apporte Drosselmeyer avec ses cadeaux.

Et la nuit, la jeune fille en fait des cauchemars sous forme de rats, de chauve-souris et de danses, jusqu’à ce que son chevalier, l'incarnation de celui qui rend les choses possibles en écartant le monde bourgeois et son besoin de contrôle sur les autres, intervienne pour la rendre à ses rêves, une aspiration que vit en lui-même Noureev à travers l'élaboration de son art.

Un miroir, relativement adouci, est donc tendu à la société.

Sae Eun Park (Clara)

Sae Eun Park (Clara)

Pour cette 144e représentation jouée dans cette chorégraphie, nous retrouvons Germain louvet en Drosselmeyer et en Prince, un rôle qu’il avait dansé lors de la dernière reprise en décembre 2014, et Sae Eun Park qui se voit interpréter à Paris, avec une technique française, le premier ballet qu’elle vit sur scène grâce à son grand-père, où elle fait vivre avec beaucoup de vérité la lassitude d’un monde cloisonné, et l’idéal d’un autre monde plus beau et plus vaste.

La danseuse étoile coréenne est en effet de bout un bout un modèle de légèreté, une Clara intelligente par son sens de l’observation, par sa précision de geste, par l’extension des bras et des jambes mus avec une douceur caressante fortement attendrissante.

Germain Louvet (Le Prince) et Sae Eun Park (Clara)

Germain Louvet (Le Prince) et Sae Eun Park (Clara)

Elle trouve en Germain Louvet un partenaire fiable et très stable, en belle harmonie avec la ligne de mouvement de sa partenaire, dans un rôle où il fait preuve d’une certaine abnégation pour laisser Sae Eun Park exprimer en profondeur la grâce et le désir de bonheur de Clara.

Germain Louvet (Le Prince) et Sae Eun Park (Clara)

Germain Louvet (Le Prince) et Sae Eun Park (Clara)

En première partie, et avant que les solistes ne passent au premier plan, les grands ensembles menés par les élèves de l’École de danse, dans les rôles des enfants comme ceux des soldats et des rats, sont réjouissants par leur vitalité, et l’arrivée des chevaux-jupons conserve, malgré les ans, une magie souriante irrésistible

Florimond Lorieux et Camille Bon (Danse arabe)

Florimond Lorieux et Camille Bon (Danse arabe)

Au second acte, les danses arabes (excellents Camille Bon et Florimond Lorieux!), espagnoles et russes ont un pouvoir sensuel et des traits de vivacité toujours aussi prégnants, même si leur nature folklorique date beaucoup aujourd’hui, et les trois acrobates, Micah Levine (nouvel entrant dans le Corps de ballet), Samuel Akins (artiste invité) et Ryosuke Miwa (issu du CNDMSP), sont tous trois reliés par une bonne cohésion à travers leur chorégraphie impulsive et enjouée.

Les grands ensembles complexes et formels, ‘Les flocons’ et ‘La valse des fleurs’, sont eux aussi réussis avec ce pouvoir d’illustrer la magie de la musique qui est un grand moment de détente de l’esprit pour l’auditeur.

Les flocons

Les flocons

Mais le plus saisissant réside probablement dans la direction d’Andrea Quinn, cheffe britannique indépendante, ancienne directrice musicale du Royal Ballet de Londres et du New-York City Ballet, qui, avec beaucoup d’inspiration, insuffle de l’élan aussi bien aux danseurs qu’aux musiciens en déployant un formidable relief orchestral riche en contrastes et couleurs, tirant des traits d’une vivacité bien marquée et une souplesse de mouvement fastueuse, tout en faisant vivre une intensité en fosse d’une splendide sensualité.

Germain Louvet (Le Prince) et Sae Eun Park (Clara)

Germain Louvet (Le Prince) et Sae Eun Park (Clara)

Avec un grand sens de la vibration à fleur de peau elle ne lâche rien en tension scénique et musicale, mais elle sait aussi poser une solide assise dans les grands ensembles pour maintenir l’homogénéité collective, et une telle réussite que l’on ne rencontre pas toujours à l’occasion des ballets classiques, donne énormément envie de la réentendre à l’occasion d’une éventuelle reprise du diptyque 'Iolanta / Casse-Noisette' imaginé par Dmitri Tcherniakov pour le Palais Garnier en 2016.

Car revoir la conception de Noureev permet aussi de mesurer à quel point le travail de Tcherniakov avec cinq chorégraphes contemporains rend beaucoup plus de force au monde ‘petit-bourgeois’ de Clara, ainsi qu’au romantisme de sa relation au Prince, et cela avec beaucoup plus d’humour.

Andrea Quinn

Andrea Quinn

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Publié le 1 Janvier 2024

TV-Web Janvier 2024 Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Lundi 01 janvier 2024 sur France 2 à 11h15
Concert du Nouvel An 2024 à Vienne (1ère partie)

Lundi 01 janvier 2024 sur France 2 à 12h15
Concert du Nouvel An 2024 à Vienne (2d partie)

Lundi 01 janvier 2024 sur France 2 à 13h50
Escapades viennoises

Lundi 01 janvier 2024 sur France 2 à 14h50
Gautier Capuçon : "Un été en France"

Lundi 01 janvier 2024 sur Arte à 18h40
Concert du Nouvel An 2024 à la Fenice de Venise

Lundi 01 janvier 2024 sur France 4 à 21h10
Concert du Nouvel An 2024 à Vienne

Lundi 01 janvier 2024 sur France 4 à 23h15
Gautier Capuçon : "Un été en France"

Mardi 02 janvier 2024 sur France 4 à 21h10
Pierre et le Loup (Prokofiev) - Court métrage d'animation de Gordon Béziat

Mardi 02 janvier 2024 sur France 4 à 21h40
Piccolo, Saxo et Compagnie - Court métrage d'animation de Gordon Béziat

Mardi 02 janvier 2024 sur France 4 à 22h25
Les quatre saisons d'Antoine - Court métrage d'animation de Gordon Béziat

Mercredi 03 janvier 2024 sur Arte à 23h45
Coppelia (Jeff Tudor) - Film musical d'après le ballet de Léo Delibes (1870)

Vendredi 05 janvier 2024 sur France 5 à 21h00
Casse-Noisette (Tchaikovski) - Chor. Rudolf Noureev - Opéra national de Paris

Samedi 06 janvier 2024 sur Arte à 15h10
La "folie" de Louis II - Neuschwanstein, le château enchanté

Samedi 06 janvier 2024 sur Arte à 19h05
Golda Schultz au Festival de Salzbourg 2023

Dimanche 07 janvier 2024 sur France 3 à 00h15
Fortunio (Messager) - Opéra Comique - dm Langrée - ms Podalydès

Dimanche 07 janvier 2024 sur Arte à 18h25
Kristine Opolais à Kaunas - Gala lyrique en Lituanie

Dimanche 07 janvier 2024 sur Arte à 23h50
Loïe Fuller - Danser la lumière

Lundi 08 janvier 2024 sur Arte à 01h15
Voyage d'hiver - Cycle de lieder de Franz Schubert interprété par Samuel Hasselhorn

Dimanche 14 janvier 2024 sur France 3 à 00h20
Mon premier Lac des Cygnes - chor. Karl Paquette

Dimanche 14 janvier 2024 sur France 5 à 14h35
La Périchole (Offenbach) - Théâtre des Champs-Elysées - dm Minkowski - ms Pelly

Dimanche 14 janvier 2024 sur Arte à 18h40
Bruce Liu interprète Rachmaninov - Concerto pour piano n° 2

Lundi 15 janvier 2024 sur Arte à 00h05
Nous sommes à l'antenne ! 100 ans d'orchestres radiophoniques en Europe

Lundi 15 janvier 2024 sur Arte à 01h00
Santtu-Matias Rouvali dirige Sibelius et Tchaïkovski

Mardi 16 janvier 2024 sur France 4 à 21h00
Tsuzamen à la Philharmonie de Paris

Mardi 16 janvier 2024 sur France 4 à 22h18
Orchestre de l'Opéra de Paris et Gustavo Dudamel : Concert inaugural

Mardi 16 janvier 2024 sur France 4 à 23h43
Festival de Sablé-sur-Sarthe - Les larmes de la Vierge par Les Talens Lyriques

Samedi 20 janvier 2024 sur France 5 à 14h55
Les trésors du Paris haussmannien

Dimanche 21 janvier 2024 sur France 3 à 00h15
Soirée Maurice Béjart - Opéra national de Paris

Dimanche 21 janvier 2024 sur Arte à 18h45
Abbado dirige la "Résurrection" de Mahler (Documentaire)

Dimanche 21 janvier 2024 sur Arte à 23h35
Call Me Dancer - De Mumbai à New York (réalisation Leslie Shampaine)

Lundi 22 janvier 2024 sur Arte à 01h05
John Neumeier - Dona Nobis Pacem (Donne-nous la paix)


Lundi 22 janvier 2024 sur Arte à 18h05
Invitation au voyage : Chostakovitch à Saint-Petersbourg

Mardi 23 janvier 2024 sur Arte à 01h55
John Neumeier : Ghost Light - Avec le Ballet de Hambourg

Vendredi 26 janvier 2024 sur Arte à 02h45
Un opéra pour un Empire

Dimanche 28 janvier 2024 sur Arte à 05h05
Cecilia Bartoli and Friends

Dimanche 28 janvier 2024 sur France 5 à 14h35
Jean-François Zygel : Mon Schubert à moi

Dimanche 28 janvier 2024 sur Arte à 18h25
Claudio Abbado dirige le "Requiem" de Mozart

Dimanche 28 janvier 2024 sur Arte à 23h50
Hamlet (Thomas) - Opéra national de Paris - dm Dumoussaud - ms Warlikowski

Mardi 30 janvier 2024 sur France 4 à 21h00
Rudolf Noureev, l'attraction céleste

Mardi 30 janvier 2024 sur France 4 à 22h55
Concert privé chez Daniel Barenboim

TV-Web Janvier 2024 Lyrique et Musique

Mezzo et Mezzo HD

Mercredi 03 janvier 2024 sur Mezzo à 20h30
'I Capuleti e i Montecchi' de Bellini à l'Opernhaus Zürich

Vendredi 05 janvier 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Mozart : Idomeneo - Opéra Royal de Wallonie-Liège

Vendredi 05 janvier 2024 sur Mezzo à 22h50
Offenbach : La Belle Hélène - Opéra de Lausanne

Samedi 06 janvier 2024 sur Mezzo à 20h30
A Midsummer Night’s Dream de Britten à l'Opéra de Lille

Dimanche 07 janvier 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'L'Orfeo' de Monteverdi à l'Opéra Comique de Paris

Mardi 09 janvier 2024 sur Mezzo à 23h30
Lully : Atys - Opéra de Versailles

Mercredi 10 janvier 2024 sur Mezzo à 20h30
Verdi : Rigoletto - Opernhaus Zürich

Vendredi 12 janvier 2024 sur Mezzo HD à 21h00
William Christie dirige 'Titon et l'Aurore' de Mondonville à l'Opéra Comique

Vendredi 12 janvier 2024 sur Mezzo à 23h05
Dukas : Ariane et Barbe-Bleue - Opéra National de Lyon

Samedi 13 janvier 2024 sur Mezzo à 20h30
'Eugène Onéguine' de Tchaïkovski à la Monnaie de Bruxelles

Dimanche 14 janvier 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Mozart : Idomeneo - Opéra Royal de Wallonie-Liège

Mardi 16 janvier 2024 sur Mezzo à 23h10
Grétry: La Caravane du Caire - Opéra Royal, Versailles

Mercredi 17 janvier 2024 sur Mezzo à 20h30
Verdi : Aida - Gran Teatre del Liceu

Vendredi 19 janvier 2024 sur Mezzo HD à 21h00
Mozart : Les Noces de Figaro - Staatsoper Berlin

Vendredi 19 janvier 2024 sur Mezzo à 23h30
Verdi: La Traviata - Aida Garifullina - Opéra de Monte-Carlo

Samedi 20 janvier 2024 sur Mezzo à 20h30
'La Femme sans ombre' de Strauss à Baden-Baden

Dimanche 21 janvier 2024 sur Mezzo HD à 21h00
William Christie dirige 'Titon et l'Aurore' de Mondonville à l'Opéra Comique

Mardi 23 janvier 2024 sur Mezzo à 23h50
'I Capuleti e i Montecchi' de Bellini à l'Opernhaus Zürich

Mercredi 24 janvier 2024 sur Mezzo à 20h30
'Arabella' de Strauss au Teatro Real de Madrid

Vendredi 26 janvier 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'L'Orfeo' de Monteverdi à l'Opéra Comique de Paris

Vendredi 26 janvier 2024 sur Mezzo à 23h50
A Midsummer Night’s Dream de Britten à l'Opéra de Lille

Samedi 27 janvier 2024 sur Mezzo à 20h30
Jonas Kaufmann chante 'Werther' de Massenet à l'Opéra de Paris

Dimanche 28 janvier 2024 sur Mezzo HD à 21h00
'Adriana Lecouvreur' de Cilea à l'Opéra Royal de Wallonie Liège

Mercredi 31 janvier 2024 sur Mezzo à 20h30
Die Tote Stadt de Korngold au Staatsoper de Munich

TV-Web Janvier 2024 Lyrique et Musique

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Operavision, Culturebox, Arte Concert etc...

                            Illimité

Placido Domingo, l'homme aux mille vies

La Traviata (Chorégies d'Orange 2016) avec Domingo, Jaho, Meli

Le Barbier de Séville (Chorégies d'Orange 2018) avec Peretyatko, Sempey, Hotea

Roberto Alagna - Ma vie est un opéra

Le Royaume des Deux-Siciles (Roberto Alagna)

Patrick Dupond, un danseur chez les étoiles

Michaël Denard, le « prince » de l'Opéra de Paris

Le Lac des Cygnes, l'Ambitieux projet de Tchaïkovski

Maria Callas - Il était une voix

Body and Soul (Opéra national de Paris)

Dans les coulisses de Casse-Noisette

Anna Karenine (Mariinsky)

Accès Live avec Rim'K à l'Opéra Bastille pour « Le Lac des Cygnes »

Accès live à l'Opéra Garnier dans les coulisses de « La Cenerentola »Le Requiem de Verdi (Chorégies d'Orange)

 

                           Janvier 2024

'Amazon' par Lea Desandre, Thomas Dunford et l'Ensemble Jupiter  jusqu'au 01 janvier 2024

Mon premier Lac des Cygnes (Karl Paquette - Mogador)  jusqu'au 02 janvier 2024

Soirée Maurice Béjart (Opéra national de Paris)  jusqu'au 05 janvier 2024

Les Noces de Figaro (Festival d'Aix-en-Provence 2021)  jusqu'au 07 janvier 2024

La Bohème (Film Franco Zeffirelli)  jusqu'au 07 janvier 2024

La Bohème (Film Franco Zeffirelli - le documentaire)  jusqu'au 08 janvier 2024

Pierre et le Loup  jusqu'au 09 janvier 2024

"Zarathoustra" & "Les Planètes" - Musée des Techniques de Spire jusqu'au 10 janvier 2024

Tosca (Arènes de Vérone 2023) jusqu'au 12 janvier 2024

Didon et Enée (Grand Theatre del Liceu) jusqu'au 14 janvier 2024

'Pina' jusqu'au 14 janvier 2024

Le lac des cygnes par Rudolf Noureev (Opera de Vienne - 1964) jusqu'au 14 janvier 2024

Le lac des cygnes par Rudolf Noureev - Le documentaire jusqu'au 15 janvier 2024

Idomeneo (Festival d'Aix-en-Provence 2022) jusqu'au 15 janvier 2024

Fortunio (Opéra Comique) jusqu'au 16 janvier 2024

Christian Spuck : Bovary (Staatsoper Berlin) jusqu'au 17 janvier 2024

Edda Moser - Reine de la nuit jusqu'au 19 janvier 2024

De Keersmaeker - Dialogue avec Bach (Documentaire) jusqu'au 19 janvier 2024

Hunyadi Laszlo (Hungarian State Opera) jusqu'au 21 janvier 2024

À l’ombre des grands châteaux - Neuschwanstein jusqu'au 21 janvier 2024

Mon premier Lac des Cygnes (Karl Paquette - Mogador)  jusqu'au 21 janvier 2024

Carmen (Opéra Comique) jusqu'au 22 janvier 2024

Lakmé (Opéra Comique) jusqu'au 23 janvier 2024

Christmas in Vienna 2023 jusqu'au 23 janvier 2024

Les artistes de l'académie de l'Opéra national de Paris (dm Dudamel) jusqu'au 23 janvier 2024

Rufus Wainwright - "Unfollow the Rules" à Los Angeles jusqu'au 25 janvier 2024

Emmanuelle Haïm dirige Haendel avec les Berliner Philharmoniker jusqu'au 26 janvier 2024

Peter Grimes (Polish National Opera & Ballet) jusqu'au 28 janvier 2024

                           Février 2024

Giulio Cesare (Opéra national des Pays-Bas) jusqu'au 01 février 2024

Golda Schultz (Festival de Salzburg) jusqu'au 04 février 2024

Il Signor Bruschino (Rossini In Wildbad) jusqu'au 11 février 2024

Rossini Watch Party (World Opera Day) jusqu'au 11 février 2024

Les Noces de Figaro (Opéra national de Paris) jusqu'au 13 février 2024

Orchestre symphonique des jeunes d’Ukraine (Young Euro Classic 2023) jusqu'au 17 février 2024

Il Viaggio a Reims (Rossini Opera Festival) jusqu'au 18 février 2024

Le Carnaval des animaux jusqu'au 18 février 2024

Hamlet (Opéra national de Paris) jusqu'au 26 février 2024

Requiem de Mozart - Claudio Abbado (Festival de Lucerne) jusqu'au 26 février 2024

Callas versus Tebaldi jusqu'au 29 février 2024

                          Mars 2024

Callas chante des airs d'opéras - Opéra de Paris 1958 jusqu'au 01 mars 2024

Maria Callas chante 'Tosca' - Le documentaire jusqu'au 01 mars 2024

Jean-Sébastien Bach : Oratorio de Noël (Elbphilharmonie) jusqu'au 06 mars 2024

La Périchole (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 07 mars 2024

Les Noces de Figaro (Opera Ballet Vlaanderen) jusqu'au 08 mars 2024

Carl Philipp Emanuel Bach : Magnificat (Cathédrale St Pierre de Brême) jusqu'au 08 mars 2024

Cassandra (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 14 mars 2024

Mirga Grazinyte-Tyla (Radio France) jusqu'au 15 mars 2024

Fauteuils d'Orchestre - Pati (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 16 mars 2024

Un Lac des Cygnes (Semperoper Dresde) jusqu'au 16 mars 2024

Notre Dame de Paris (Opéra national de Paris) jusqu'au 21 mars 2024

Un chant de Noël (ballet de Opéra national de Finlande) jusqu'au 21 mars 2024

La "folie" de Louis II - Neuschwanstein, le château enchanté jusqu'au 21 mars 2024

Falstaff (Opéra de Lille) jusqu'au 22 mars 2024

Musique en fête (Chorégies d'Orange) jusqu'au 26 mars 2024

La Pucelle d'Orléans (Deutsche Opera am Rhein) jusqu'au 29 mars 2024

Fauteuils d'Orchestre - Radulovic (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 29 mars 2024

Hamlet (Opéra national de Paris) jusqu'au 30 mars 2024

La Chauve-Souris (Bayerische Staatsoper) jusqu'au 30 mars 2024

Asmik Grigorian (Philharmonie de Paris) jusqu'au 31 mars 2024

L'année dernière à Marienbad (Film d'Alain Resnais) jusqu'au 31 mars 2024

Hammer (Alexander Ekman) jusqu'au 31 mars 2024

Piaf : le concert idéal jusqu'au 31 mars 2024

                       Avril 2024

Carmen (Opéra Comique) jusqu'au 02 avril 2024

Kristine Opolais à Kaunas (Gala Lyrique en Lituanie) jusqu'au 04 avril 2024

Messe en si mineur (Chapelle Royale de Versailles) jusqu'au 08 avril 2024

Le Jacobin (National Theatre Brno) jusqu'au 08 avril 2024

Gala Verdi (Teatro Regio Parma) jusqu'au 10 avril 2024

Le Concert de Paris 2023 jusqu'au 13 avril 2024

Requiem de Verdi - Claudio Abbado (Berlin) jusqu'au 18 avril 2024

Le Chant de la Terre - Claudio Abbado (Berlin) jusqu'au 18 avril 2024

Récital Pene Pati (Dvorak Rudolfinum de Prague) jusqu'au 19 avril 2024

Dona Nobis Pacem - Neumeier (Ballet de Hambourg) jusqu'au 19 avril 2024

Ghost Light - Neumeier (Ballet de Hambourg) jusqu'au 20 avril 2024

Magic Mozart ... Concert spectaculaire! jusqu'au 21 avril 2024

Il Barbiere di Siviglia (Garsington Opera) jusqu'au 24 avril 2024

Salomé (Opéra de Hambourg) jusqu'au 26 avril 2024

La Bohème (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 28 avril 2024

                          Mai 2024

Carmen (Chorégies d'Orange 2023) jusqu'au 03 mai 2024

Zoraidandi Granata (Wexford Opera Festival) jusqu'au 03 mai 2024

Carmen (Chorégies d'Orange) jusqu'au 08 mai 2024

Le cinéma d'Howard Shore - Le Seigneur des anneaux jusqu'au 13 mai 2024

L'Agneau de Dieu (Lithuanian National Opera & Ballet) jusqu'au 18 mai 2024

Ligeti, compositeur de l’extraterrestre jusqu'au 19 mai 2024

L'Ours (Klaipeda State Music Theater) jusqu'au 19 mai 2024

Otello (Poznan Opera) jusqu'au 25 mai 2024

Bastarda - Le Couronnement (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - La tournée royale (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Mary, Reine d'Ecosse (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Tuer une Reine (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - Miroirs brisés (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Bastarda - La Reine de la Farce (La Monnaie de Bruxelles) jusqu'au 28 mai 2024

Maria Callas chante 'Tosca' jusqu'au 29 mai 2024

La Source (Opéra national de Paris) jusqu'au 29 mai 2024

                          Juin 2024

Dans les coulisses de Roméo et Juliette (Opéra national de Paris) jusqu'au 02 juin 2024

Maria de Buenos Aires (Grand Théâtre de Genève) jusqu'au 03 juin 2024

Masque of Might (Opera North) jusqu'au 03 juin 2024

Don Carlo (Scala de Milan 2023) jusqu'au 05 juin 2024

Vissi d'Arte : Gala Maria Callas jusqu'au 06 juin 2024

Haendel : Flavio, re de' Longobardi (Bayreuth Baroque 2023) jusqu'au 07 juin 2024

Lili Elbe (Theater St Gallen) jusqu'au 08 juin 2024

Il Turco in Italia (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 09 juin 2024

Suor Angelica - L'Enfant et les sortilèges (New National Theatre Tokyo) jusqu'au 15 juin 2024

Casse-Noisette (Opéra national de Paris) jusqu'au 19 juin 2024

Giselle (Opéra national de Bordeaux) jusqu'au 19 juin 2024

Fauteuils d'Orchestre - Maria Callas (Palais Garnier) jusqu'au 19 juin 2024

La Vie parisienne (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 juin 2024

Il Giustino (Drottningholm Court Theater) jusqu'au 26 juin 2024

Don Carlo (Scala de Milan 2023) jusqu'au 27 juin 2024

Concert du nouvel an de l'Orchestre national de France (Radio France) jusqu'au 28 juin 2024

Concert du nouvel an du Philharmonique de Vienne (1ère partie) jusqu'au 29 juin 2024

Concert du nouvel an du Philharmonique de Vienne (2d partie) jusqu'au 29 juin 2024

Concert du nouvel an à Venise jusqu'au 29 juin 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 30 juin 2024

                           Juillet 2024

Innocence (Festival d'Aix-en-Provence 2021) jusqu'au 01 juillet 2024

La Chauve-Souris (Croatian national Theatre in Zagreb) jusqu'au 09 juillet 2024

L'incoronazione di Poppea  (Gran Theatre del Liceu de Barcelone) jusqu'au 11 juillet 2024

Andrea Chénier (Teatro Comunale di Bologna) jusqu'au 12 juillet 2024

Wozzeck (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

L'opéra de quat'sous (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 12 juillet 2024

Picture a day like this (Festival d'Aix-en-Provence 2023) jusqu'au 13 juillet 2024

Gala d'opéra - Classic Open Air Hannover jusqu'au 14 juillet 2024

Valuska (Hungarian State Opera) jusqu'au 19 juillet 2024

                          Août 2024

Nereydas (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 02 août 2024

Orchestre des Champs-Elysées (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 02 août 2024

Hyuk Lee (Palais Royal) jusqu'au 27 août 2024

                           Septembre 2024

Christiane Eda-Pierre, en scène jusqu'au 05 septembre 2024

Dalibor (Théâtre national de Prague) jusqu'au 10 septembre 2024

Valer Sabadus (Bayreuth Baroque 2023) jusqu'au 14 septembre 2024

Bruno de Sa (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 24 septembre 2024

Il était une fois Casse-Noisette (Karl Paquette - Châtelet) jusqu'au 25 septembre 2024

Télémaque et Calypso (Festival d'Ambronay 2023) jusqu'au 29 septembre 2024

                          Octobre 2024

Pietari Inkinen dirige Caplet, Ravel et Rimski-Korsakov - Avec Fatma Saïd jusqu'au 4 octobre 2024

Requiem de Mozart (Festival d'Ambronay) jusqu'au 06 octobre 2024

Viva Napoli! (Festival d'Ambronay) jusqu'au 07 octobre 2024

Les Chemins de Bach / Un Voyage à Lübeck (Chapelle royale de Versailles) jusqu'au 10 octobre 2024

Britten - War Requiem (Château de Prague) jusqu'au 16 octobre 2024

                          Novembre 2024

On Danse Chez Vous : Mehdi Kerkouche (Chaillot) jusqu'au 08 novembre 2024

Marco Tutino : La ciociara (Wexford Festival Opera 2023) jusqu'au 18 novembre 2024

                          Décembre 2024

Grand concert symphonique Saint-Saëns (Auditorium de Radio France) jusqu'au 14 décembre 2024

Ballet National de España (Festival de Grenade 2023) jusqu'au 18 décembre 2024

Concert de Noël (Philharmonique de Radio France) jusqu'au 21 décembre 2024

 

                           Février 2025

Voix des Outre-mer (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille) jusqu'au 20 février 2025

                           Mars 2025

Fidelio courte animation jusqu'au 01 mars 2025

Maria Callas au cinéma jusqu'au 03 mars 2025

Vivaldi et Mozart au musée du Louvre jusqu'au 24 mars 2025

 

                           Juin 2025

Jour de fête chez Offenbach (Radio France) jusqu'au 22 juin 2025

 

                         Septembre 2025

Angelin Preljocaj : La visite (Picasso Danse) jusqu'au 19 septembre 2025

 

                         Novembre 2025

Le Ring sans paroles (Philharmonique de Strasbourg) jusqu'au 05 septembre 2025

 

                           Février 2026

Voix des Outre-Mer 2023 (Amphithéâtre Bastille) jusqu'au 22 février 2026

                           Mars 2026

Concert en soutien au peuple ukrainien (Maison de Radio France) jusqu'au 04 mars 2026

 

                           Juillet 2026

Kiev, un opéra en guerre (1/4) - Danser pour résister jusqu'au 11 juillet 2026

 

                           Septembre2026

Kiev, un opéra en guerre (2/4) - Exister ou disparaître jusqu'au 12 septembre 2026

 

                         Novembre 2026

Les trois ballets de Stravinsky (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 25 novembre 2026

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Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique

Publié le 28 Décembre 2023

La Nuit de Noël (Nikolaï Rimski-Korsakov – Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, le 28 novembre 1895)
Représentation du 25 décembre 2023
Opéra de Frankfurt

Tschub, vieux cosaque Inho Jeong
Oksana, sa fille Julia Muzychenko
Golova (Le Maire) Sebastian Geyer
Solocha Enkelejda Shkoza
Wakula, son fils Georgy Vasiliev
Panas Changdai Park
Ossip (Le Sacristain) Peter Marsh
Pazjuk Thomas Faulkner
Le Diable Andrei Popov
La Tsarine Bianca Andrew
Femme avec un nez ordinaire Barbara Zechmeister
Femme au nez violet Enkelejda Shkoza
L’Ours Pascu Ortí
Koljada (Déesse de la virginité) Eva Polne
Owsen (Dieu du Printemps) Gorka Culebras
Esclave de Pazjuk Irene Madrid
Monsieur Flic-Flac Guillaume Rabain
Odarka Clara Navarro
Le valet de la Tsarine Gabriele Ascani
Un gentleman portugais Guillermo de la Chica
Swerbigus Antonio Rasetta

Direction musicale Takeshi Moriuchi
Mise en scène Christof Loy (2021)

Grand classique du Théâtre national d'opéra et de ballet de Voronej et du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg où il fut créé en 1895, ‘La Nuit de Noël’ de Nikolaï Rimsky-Korsakov bénéficie depuis le 05 décembre 2021 d’une production scénique en Europe de l’Ouest dont la qualité a valu à l’opéra de Frankfurt d’être récompensé par le magazine Opernwelt pour avoir présenté le meilleur spectacle lyrique de la saison 2021/2022.

Georgy Vasiliev (Wakula) et Julia Muzychenko (Oksana)

Georgy Vasiliev (Wakula) et Julia Muzychenko (Oksana)

Cet opéra, issu d’une intrigue racontée par Nikolaï Vassilievitch Gogol dans ‘Les Veillées du hameau près de Dikanka’ (1831-1832), reprend des éléments du folklore villageois et notamment les koliadki, chants de Noël traditionnels apparus dans la Rus’ de Kiev au 9e siècle après J.C.

Georgy Vasiliev (Wakula), Julia Muzychenko (Oksana) et le portrait de Gogol

Georgy Vasiliev (Wakula), Julia Muzychenko (Oksana) et le portrait de Gogol

Le romancier est en effet né à Sorotchintsy, village ukrainien situé au nord des territoires cosaques zaporogues – cosaques qui s’étaient illustrés pour avoir repoussé les Tatars -, et était fortement imprégné de sa culture locale. Il n’est pas encore l’auteur satirique qui, quelques années plus tard, va secouer, en toute innocence, les institutions russes.

Pour son cinquième opéra, parmi la quinzaine qu’il composera, Nikolaï Rimski-Korsakov ne s’est pas départi du contenu pittoresque de la nouvelle, ni de l'aspect trivial de la nature humaine, mais lui a ajouté une dimension merveilleuse à travers la musique. Le climax de cet envoûtement sonore se déroule à travers un impressionnant divertissement orchestral qui précède l’arrivée de Wakula à la cour de la Tsarine.

Enkelejda Shkoza (Solocha) et les astres de l'univers

Enkelejda Shkoza (Solocha) et les astres de l'univers

L’histoire, pleine de scènes vivantes, raconte les démêlés d’un jeune forgeron, Wakula, qui, pour séduire Oksana, la fille d’un vieux cosaque, pactise avec le diable afin qu'il l'emmène sur un destrier au palais de la Tsarine à Saint-Pétersbourg pour en obtenir les souliers que la jeune femme qu’il convoite lui demande.

Ce diable, qui avait pour un temps fait disparaître la Lune afin d’empêcher le jeune villageois de rejoindre sa bien-aimée pour se venger de l’avoir peint en train d’être rossé de coups de bâtons, représente aussi les forces obscures de la vie promptes à contrecarrer les désirs d’autrui.

Quant à Solocha, la mère de Wakula, personnage à la fois surnaturel et maternel complice du diable, elle est fondamentalement une femme tentatrice pour la communauté des hommes du village.

Julia Muzychenko (Oksana) et le chœur de l'opéra de Frankfurt

Julia Muzychenko (Oksana) et le chœur de l'opéra de Frankfurt

Pour dépeindre cette fable, Christof Loy inscrit d’emblée dans son décor un reflet de l’immensité de l’univers. Sols et murs sont recouverts de dalles carrées percées de points lumineux d’intensité variable qui sont comme les étoiles merveilleuses et luminescentes du ciel nocturne.

Le rideau d’avant scène représente la galaxie d’Andromède cernée d’autres nébuleuses et accompagnée, de façon plus improbable, par la présence de la Lune. Le négatif du panache d’une queue de comète peinte sur le mur d’arrière scène reste, lui, omniprésent.

Georgy Vasiliev (Wakula)

Georgy Vasiliev (Wakula)

Ce drapé ouaté sert également à flouter les artifices des nombreux numéros de voltiges acrobatiques auxquels le Diable et Solocha, mais aussi d’autres figurants, vont se livrer à travers les multiples envols vers les cintres de la scène.

Un gigantesque morceau de Lune assombrie déborde aussi sur la gauche du plateau en référence à la malédiction qui pèse sur le village ukrainien. Et à un certain moment, les jeunes gens chantant des Koliadki sembleront même emportés dans l’espace.

Julia Muzychenko (Oksana)

Julia Muzychenko (Oksana)

Le metteur en scène allemand se révèle comme souvent symbolique dans la disposition des éléments de décors, se limitant à une simple lampe pendue au dessus d’une table pour la maison d’Oksana, ou bien à un canapé, une armoire, une théière dorée et quelques tapis chez Solocha.

Mais il concède un peu plus de faste pour les costumes de la cour du Palais de la Tsarine, avec un mélange de simplicité et de finesse intuitivement dosées.

Andrei Popov (Le Diable) et Enkelejda Shkoza (Solocha)

Andrei Popov (Le Diable) et Enkelejda Shkoza (Solocha)

Les éléments naturels tels la tempête de neige et tout ce qui se réfère à la dureté de l’environnement sont évacués, mais il n’élude aucune dimension de l’intrigue sociale, comme l’alcool mélancolique qui structure la vie de ce petit monde, et montre même les allusions sexuelles quand les hommes interviennent un à un chez la sorcière, tout en insufflant un comique de situation qui permette d’assurer que le spectacle reste adapté à tous les âges.

La chaleur humaine a ici plus d’importance que les rigueurs climatiques.

Ballerine et ours russe

Ballerine et ours russe

Le jeu d’acteur de la troupe est par ailleurs vivant avec un grand naturel, et le metteur en scène induit également une poésie d’expression très épurée au cours des beaux passages symphoniques du 3e acte où une ballerine et un ours, le symbole maladroit et brutal de la Russie, puis un acrobate venu des airs, se livrent à des mouvements chorégraphiques d’une légèreté qui se superpose idéalement aux étourdissements de la musique.

Et il prend soin à ce que chaque petit rôle, chaque choriste, montre un petit peu d’âme qui les particularise par des gestes très simples mais signifiants.

Inho Jeong (Tschub)

Inho Jeong (Tschub)

La distribution composée de chanteurs de la troupe de l’opéra de Frankfurt et d’artistes invités est d’une excellente unité avec des disparités en teintes et textures vocales qui forment des tableaux vifs et colorés.

Elle est identique à celle de la création en 2021 sauf pour les deux rôles de basse et basse baryton, Tschub et Panas, chantés cette fois par deux artistes coréens, respectivement Inho Jeong et Changdai Park. Le premier joue le rôle d’un père austère avec une franche résonance dans les graves, et le second apporte plus de moelleux lors de ses brèves interventions bonhommes.

Enkelejda Shkoza (Solocha) et Peter Marsh (Le Sacristain)

Enkelejda Shkoza (Solocha) et Peter Marsh (Le Sacristain)

Fortement caractérisé par une hargne qui se ressent à travers un timbre d’une clarté très expressive et agressive, Andrei Popov incarne un diable grinçant et déterminé qui ne s’économise pas pour étaler les torsions intérieures de cet être sans noblesse.

Sa complice, Solocha, est jouée par Enkelejda Shkoza – on se souvient que cette artiste albanaise fut la première Giulietta lors de création des ‘Contes d’Hoffmann’ montée par Robert Carsen en l’an 2000 à l’Opéra Bastille - qui se montre d’une très grande aisance scénique afin de traduire la vulgarité et la nature manipulatrice de cette femme qui mène tous les hommes du villages par le bout du nez. Son mezzo est corsé, bariolé de traits perçants, et mené avec bagout et beaucoup d’humour.

Georgy Vasiliev (Wakula) et Thomas Faulkner (Pazjuk)

Georgy Vasiliev (Wakula) et Thomas Faulkner (Pazjuk)

Les visiteurs qui se présentent chez elle lui donnent parfaitement le change, Sebastian Geyer en maire un peu austère qui a peur des ragots, et Peter Marsh qui dessine un sacristain libidineux au timbre très naturaliste qui va bien avec ce portrait pitoyable.

D’une appréciable sonorité caverneuse, la basse britannique Thomas Faulkner donne de l’impact au vieux Patziouk, sorte de Méphisto qui accepte d’aider Wakula en échange de son âme, et Bianca Andrew offre, à la Tsarine, noirceur brillante et bonne humeur d’une très belle présence.

Bianca Andrew (La Tsarine)

Bianca Andrew (La Tsarine)

Mais le deux rôles centraux sont aussi d’une charmante authenticité. Georgy Vasiliev a de cette fougue ombreuse et tourmentée qui dépeint avec vérité, héroïsme et mélancolie slave les sentiments du jeune Wakula, et Julia Muzychenko adore insufler du rayonnement et une énergie fortement positive à Oksana avec un beau timbre généreusement charnel.

Son grand air final, qui lui donne le plus de profondeur quand elle pense que son prétendant s’est suicidé, est d’ailleurs chanté avec une envoûtante sensibilité.

Julia Muzychenko (Oksana)

Julia Muzychenko (Oksana)

Et tant scéniquement que vocalement, les chœurs de l’opéra de Frankfurt sont fabuleux de cohésion dans tous les ensembles vivants et spirituels, créant ainsi une unité d’âme particulièrement exaltante en ce jour de Noël.

Prenant de plus en plus d’importance à la direction d’orchestre, Takeshi Moriuchi fait vibrer toute la chaleur et la splendide souplesse de son ensemble de musiciens dont la rondeur magnifie au plus haut point l’écriture de Rimski-Korsakov.

Julia Muzychenko (Oksana) et le chœur de l'opéra de Frankfurt

Julia Muzychenko (Oksana) et le chœur de l'opéra de Frankfurt

La ronde des astres dans le ciel, la rutilance des nappes orchestrales, mais aussi l’équilibre avec le plateau, sont très bien rendus et maintenus, mais il reste plus mesuré quand il s’agit de restituer le piquant des actions populaires, et la polonaise chez la Tsarine sonne un peu empesée.

Enkelejda Shkoza (Solocha) et les astres de l'univers

Enkelejda Shkoza (Solocha) et les astres de l'univers

En ce lundi 25 décembre, ce splendide spectacle affiche complet. Et le fait de voir des familles venues avec des enfants très jeunes, certains d’une dizaine d’années seulement, qui applaudissent à tout rompre un opéra russe que tout le monde découvre, vous emplit d’un optimisme qui démontre aussi qu’il y a bien en Allemagne une tradition musicale qui continue à se transmettre aux jeunes générations, ce qui devrait être un exemple pour le public et pour les politiques français qui ne soutiennent pas assez un art viscéralement attaché à l’identité culturelle et unificatrice du continent européen au sens large.

Andrei Popov, Sebastian Geyer, Peter Marsh, Inho Jeong, Georgy Vasiliev, Julia Muzychenko et Enkelejda Shkoza

Andrei Popov, Sebastian Geyer, Peter Marsh, Inho Jeong, Georgy Vasiliev, Julia Muzychenko et Enkelejda Shkoza

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Publié le 17 Décembre 2023

Symphonie n°6 (Gustav Mahler - 27 mai 1906, Essen)
Concert du 09 décembre 2023
Paroisse Notre Dame du Travail – Paris

 

Symphonie n°6 en la mineur ‘Symphonie tragique’
Allegro energico, ma non troppo. Heftig, aber markig
Scherzo. Wuchtig
Andante moderato
Finale. Allegro moderato — Allegro energico

Direction musicale Maxime Pascal
Orchestre Impromptu

 

A l’entrée de l’hiver, du 08 au 17 décembre 2023, l’Orchestre Impromptu offre, en entrée libre, au sein de trois édifices religieux différents de la capitale, la Paroisse Notre Dame du Travail (14e), l’Église Saint-Pierre-de-Chaillot (16e) et Notre-Dame du Perpétuel Secours (10e), une impressionnante représentation de la '6e symphonie' de Gustav Mahler, celle que son épouse, Alma Mahler, indiquait être ‘la plus foncièrement personnelle qu'il ait jamais écrite, celle qui lui a jailli le plus directement du cœur’.

Maxime Pascal et l'Orchestre Impromptu

Maxime Pascal et l'Orchestre Impromptu

Selon les soirs, deux chefs d’orchestre se répartissent la direction, Maxime Pascal pour la première série, et Othman Louati pour la seconde, tous deux issus du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.

L’Orchestre Impromptu est un grand orchestre amateur de plus de cent musiciens fondé en 1994, qui célébrera ainsi ses 30 ans en 2024, et qui produit chaque année en public une dizaine de concerts dans des églises ou des salles musicales de Paris et d’Île de France.

Ce soir, à la Paroisse Notre Dame du Travail, édifice doté d’une architecture moderne et aérée dont le fer provient du Palais de l'industrie de l'Exposition universelle de 1855, c’est Maxime Pascal qui assure la direction de la '6e symphonie' de Gustav Mahler.

Nef de la Paroisse Notre Dame du Travail

Nef de la Paroisse Notre Dame du Travail

Ce jeune chef d’orchestre dirige l’Orchestre Impromptu depuis 2007, et est également connu pour être le fondateur en 2009 de l’ensemble Le Balcon.

Et pour bien cerner le talent de ce jeune artiste atypique et très curieux, il est possible de l’entendre régulièrement aux Festivals d’été d’Aix-en-Provence et de Salzbourg, et il fait même partie de la liste des 7 chefs d’orchestre que ‘Le Figaro’ a mis en avant dans son édition du 24 octobre 2023 pour succéder à Gustavo Dudamel à la direction de l’Opéra national de Paris.

C’est ainsi avec un enthousiasme débordant et une rigueur rythmique infaillible qu’il mène les musiciens à travers ce voyage dans les ombres et le fracas de la ‘Symphonie Tragique’ de Gustav Mahler – les deux batailles, ‘Allegro energico’ et ‘Scherzo’ sont jouées toutes deux à la suite, avant l’’Andante’ - , dont il tire une excellente unité et une souplesse de forme harmonieuse qui montre d’emblée que cet ensemble n’a pas à rougir au côté des orchestres professionnels français.

Orchestre Impromptu - Maxime Pascal - 6e symphonie de Mahler

De plus, l’acoustique très favorable de la Paroisse Notre Dame du Travail, moins réverbérée que dans d’autres édifices semblables, permet de bien cerner les détails et les accords des différents instruments. Un inévitable, mais mesuré, tassement du son dans les graves reste toutefois perceptible.

Maxime Pascal est absolument fascinant par son engagement physique, insufflant de la tension avec un vrai sens des contrastes, mais aussi de la légèreté dansante, avec une saisissante capacité à redresser l’architecture de l’orchestre pour ensuite le mener à une cadence strictement militaire dans cette marche qui capte fortement l’auditeur.

On peut même l’entendre romantiser le troisième mouvement avec une onctueuse richesse de son, alors que l’orchestre dispense aussi une très belle lumière dans les évanescences aiguës.

Maxime Pascal et l'Orchestre Impromptu

Maxime Pascal et l'Orchestre Impromptu

Le mélange des vents et des cordes et les couleurs qui en ressortent montrent aussi que l’orchestre s’approprie avantageusement le mysticisme mahlérien, et réentendre ces motifs de cuivres à la fois élégiaques et menaçants qui annoncent une fin terrible, crée ensuite une rémanence d’impressions d’inéluctable qui ne vous lâche plus.

Le coup de tonnerre final explose ainsi avec une netteté imparable, et Maxime Pascal arrive enfin à obtenir un très long silence à la toute fin – peut-être d'une durée d'une vingtaine de secondes, voir plus -, ce qui vaut aux musiciens et au chef d’obtenir une standing ovation soudaine et innée de la part du public.

Le site de l'Orchestre Impromptu : Orchestre Impromptu SITE OFFICIEL

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Publié le 10 Décembre 2023

Vissi d’Arte – Gala Maria Callas
Récital du 02 décembre 2023
Palais Garnier

‘Una voce poco fa’ (Le Barbier de Séville, Rossini) – Maria Callas (Palais Garnier, 1958)
Monologue d’ouverture de ‘Master Class’ (McNally, 1995)  – Carole Bouquet
‘Casta Diva’ (Norma, Bellini) – Sondra Radvanovsky
Lettre de Maria Callas à une admiratrice (10 mai 1966)  – Carole Bouquet
‘Follie, follie’ (La Traviata, Verdi) – Pretty Yende
‘La Habanera’ (Carmen, Bizet) – Eve-Maud Hubeaux
Extrait de ‘Une heure avec Maria Callas’ (Bernard Gavoty, 16 juin 1964)
‘D’amore sull’ali rosee’ (Il Trovatore, Verdi) – Maria Callas (Palais Garnier, 1958)
Article ‘Viva Callas’ extrait des ‘Nouvelles littéraires’(Marguerite Duras, décembre 1965) – Carole Bouquet
‘Vieni! T’affretta!’ (Macbeth, Verdi) – Sondra Radvanovsky
100 photos de Maria Callas sur ‘Divinités du Styx’ (Alceste, Gluck) – Maria Callas (1961)
Extrait de ‘The Callas Conversations’ (Lord Harewood pour la BBC, 23 avril 1968)
‘Ah non credea’ (La Sonnambula, Bellini) – Pretty Yende
'Lettre de Maria Callas à Umberto Tirelli' (01 septembre 1975) – Carole Bouquet

Carole Bouquet devant le portrait de Maria Callas sur la scène du Palais Garnier

Carole Bouquet devant le portrait de Maria Callas sur la scène du Palais Garnier

‘Sola, perduta, abbandonata’ (Manon Lescaut, Puccini) - Sondra Radvanovsky
‘Ebben ! Ne andro lontana’ (La Wally, Catalani) – Marie-Agnès Gillot (Maria Callas, 1954)
‘O don Fatale’ (Don Carlo, Verdi) – Eve-Maud Hubeaux
Extrait de ‘Medea’ (Pasolini, 1969)
'Lettre de Paolo Pasolini à Maria Callas' (1969) – Carole Bouquet
Extrait de ‘L’invité du dimanche’ (Pierre Desgraupes, 20 avril 1969) – Carole Bouquet
Extrait ‘Hommage à Maria Callas’ de Ingborg Bachmann (après 1956)
Monologue de fin de ‘Master Class’ (McNally, 1995 – musique Jake Heggie)  – Kate Lindsey, piano Florence Boissolle
‘Vissi d’arte’ (Tosca, Puccini) - Sondra Radvanovsky

Direction Musicale Eun Sun Kim
Mise en scène Robert Carsen

Diffusion sur France 5 le 08 décembre 2023 et sur France Musique le 23 décembre 2023 dans l’émission « Samedi à l’Opéra », présentée par Judith Chaine.
Diffusion ultérieure sur Paris Opera Play, la plateforme de l’Opéra national de Paris.

Le jeudi 21 octobre 1958, Maria Callas fit ses débuts aux Maple Leafs Gardens de Toronto après s’être aliénée le public romain en début d’année lors d’une représentation de ‘Norma’ suspendue à l’issue du premier acte.

Alors âgé de 4 ans, Robert Carsen était trop jeune pour assister à son premier concert canadien, mais lorsqu’elle revint au Massey Hall de Toronto le jeudi 21 février 1974, à l’occasion de sa tournée internationale avec Giuseppe Di Stefano, il put la voir et être sidéré par l’extraordinaire ovation qu’elle reçut de la part du public.

Sondra Radvanovsky

Sondra Radvanovsky

Depuis, et avec 13 spectacles présentés à Bastille et Garnier en 30 ans, de ‘Manon Lescaut’ (1993) jusqu’à ‘Ariodante’ (2023), il est le metteur en scène qui a monté le plus de productions à l’Opéra national de Paris, ce qui en fait la meilleure incarnation de l’esprit de l’institution mue autant pas son héritage de la tradition que par la nécessité de la contemporanéité.

Après son magnifique hommage au Palais Garnier rendu en 2004 à travers sa mise en scène de ‘Capriccio’, dont l’écho revint à la fin du Gala lyrique de Renée Fleming qu’il dirigea en 2022 en ce même lieu, Robert Carsen s’approprie à nouveau cette salle qui lui est chère pour célébrer les 100 ans de la naissance de Maria Callas.

Vissi d’Arte – Gala Maria Callas (Radvanovsky Kim Carsen) Opéra de Paris

Ce programme très dense comprend la projection dans leur version nouvellement colorisée de deux airs, ‘Una voce poco fa’ et ‘D’amore sull’ali rosee’, chantés par la ‘Divina’ lors de son premier récital donné au Palais Garnier le 19 décembre 1958, récital qui fut diffusé en direct sur la 1er chaîne de la RTF et devant 30 millions de téléspectateurs européens.

La projection de ces deux extraits sur le rideau de Garnier est absolument grandiose et constitue un véritable moment de recueillement. 

Plafond du Grand Escalier du Palais Garnier

Plafond du Grand Escalier du Palais Garnier

Nous verrons également plusieurs extraits d’interviews ‘Une heure avec Maria Callas’ (1964), ‘The Callas Conversations’ (1968), ‘L’invité du dimanche’ (1969), tous enregistrés à Paris, qui rendent comptent de la relation entre la femme et l’artiste, du niveau d’exigence exceptionnel de son travail, de la perception que son entourage peut avoir d’elle et de son caractère, et où l’expressivité de sa voix et de son visage raconte beaucoup d'elle.

On sourit lorsqu'elle dit qu'elle n'est pas une intellectuelle, car il faut bien l'être pour savoir analyser avec autant de profondeur la vérité du cœur des héroïnes qu'elle a fait revivre.

‘The Callas Conversations’ (Lord Harewood pour la BBC, 23 avril 1968)

‘The Callas Conversations’ (Lord Harewood pour la BBC, 23 avril 1968)

Ce rapport avec la France, et avec Paris en particulier, est d’ailleurs renforcé par le choix des airs, tel ‘Divinités du Styx’ enregistré lors de son passage à la salle Wagram en 1961, et qui est ici utilisé pour illustrer l’histoire de sa vie racontée en images de manière chronologique, à travers un diaporama de 100 photographies très émouvantes par l’émerveillement qui transparaît dans les jeunes regards de ses admirateurs.

Carole Bouquet

Carole Bouquet

Carole Bouquet nous fait découvrir des lettres toutes écrites à la fin de sa carrière, ‘Maria Callas à une admiratrice’ (1966) – un témoignage de l’intégrité de l’artiste qui égratigne l’opéra en tant que tel - , ‘ Maria Callas à Umberto Tirelli’ (1975) – à propos de son monde intérieur -, ‘Paolo Pasolini à Maria Callas’ (1969) – lue juste après la projection d’un extrait de ‘Médée’, et qui révèle la difficulté de Callas à se laisser diriger -, ainsi que ‘Viva Callas’ de Marguerite Duras (1965) et ‘Hommage à Maria Callas’ de Ingborg Bachmann – qui rendent toutes deux hommage à la grandeur de Maria Callas pour avoir sorti l’opéra de ses prouesses vocales afin de lui redonner de l’expressivité dramatique -.

Vissi d’Arte – Gala Maria Callas (Radvanovsky Kim Carsen) Opéra de Paris

Par ailleurs, cette soirée est encadrée par l’introduction et la conclusion de la pièce de Terrence McNally, ‘Master Class’ (1995), qui fut adaptée par plusieurs théâtres parisiens (Théâtre de la Porte-Saint-Martin, Théâtre Antoine, Théâtre de Paris) et interprétée par Fanny Ardant et Marie Laforêt.

Le monologue final est alors chanté par Kate Lindsey, aux lignes vocales très précisément canalisées, accompagnée au piano mélancolique de Florence Boissolle, sur une musique de Jake Heggie, et ce passage revient à nouveau sur l’importance du sens donné aux mots.

Sondra Radvanovsky - ‘Casta Diva’ (Norma, Bellini)

Sondra Radvanovsky - ‘Casta Diva’ (Norma, Bellini)

Mais cette soirée est également l’occasion de réentendre sur la scène du Palais Garnier des airs qui ont rendu célèbres Maria Callas, interprétés cette fois par de grandes artistes d’aujourd’hui.

Sondra Radvanovsky, qui fit ses débuts à l’opéra Bastille dans ‘Faust’ en 2001, et qui est une des rares cantatrices à avoir été sollicitée par le public pour bisser ‘D’amore sull’ali rosee’ en 2018 sur cette même scène, devient la voix de quatre grands airs, ‘Casta Diva’ (Norma, Bellini), ‘Vieni! T’affretta!’ (Macbeth, Verdi), ‘Sola, perduta, abbandonata’ (Manon Lescaut, Puccini) et ‘Vissi d’arte’ (Tosca, Puccini).

Sondra Radvanovsky - ‘Sola, perduta, abbandonata’ (Manon Lescaut, Puccini)

Sondra Radvanovsky - ‘Sola, perduta, abbandonata’ (Manon Lescaut, Puccini)

Dès le premier de ces airs, les intonations et les noirceurs qu’elle fait entendre ne sont pas sans évoquer les couleurs complexes et changeantes de la voix de Maria Callas, ce qui est fort troublant, et elle démontre une aisance saisissante quand il s’agit d’envahir l’espace sonore d'un voile aigu puissant au début, et très effilé en fin d’aria.

Sondra Radvanovsky - ‘Vissi d’arte’ (Tosca, Puccini)

Sondra Radvanovsky - ‘Vissi d’arte’ (Tosca, Puccini)

Le volontarisme hautain de Lady Macbeth ne lui pose aucun problème, mais la froideur radicale de ce personnage peut sembler trop éloignée de la personnalité de Sondra Radvanovsky, alors que le dramatisme bouleversant de Manon Lescaut en devient intensément poignant.

Et dans sa robe rouge, devant le rideau de Garnier, l’ampleur de son ‘Vissi d’arte’ qu’elle a si souvent chanté fait à nouveau sensation par la hauteur et la longueur du legato enrichi d’un timbre profondément vibrant et inimitable.

Les admirateurs de Sondra Radvanosvky pourront également la retrouver au Chan Shun Concert Hall de Vancouver, le 18 janvier 2024, pour un autre hommage à Maria Callas.

Pretty Yende - ‘Ah non credea’ (La Sonnambula, Bellini)

Pretty Yende - ‘Ah non credea’ (La Sonnambula, Bellini)

Pretty Yende reprend brillamment ‘Follie, follie’ (La Traviata, Verdi) et ‘Ah non credea’ (La Sonnambula, Bellini), mais c’est quand même ce second air qui, en révélant la finesse et la rondeur de son beau médium sensible, nous immerge le plus dans une élégie dramatique naturellement émouvante.

Eve-Maud Hubeaux - ‘La Habanera’ (Carmen, Bizet)

Eve-Maud Hubeaux - ‘La Habanera’ (Carmen, Bizet)

Quant à Eve-Maud Hubeaux, si sa ‘La Habanera’ (Carmen, Bizet) ne manque pas d’aplomb et d’intensité, son incarnation enflammée de ‘O don Fatale’ (Don Carlo, Verdi) est l'un des autres grands moments de cette soirée où n’aura manqué à ce moment là qu’un réel engagement dramatique de Eun Sun Kim qui a surtout cherché à tirer les plus beaux sons de l’orchestre pour les fondre avec délicatesse à la voix des artistes.

Marie-Agnès Gillot - ‘Ebben ! Ne andro lontana’ (La Wally, Catalani)

Marie-Agnès Gillot - ‘Ebben ! Ne andro lontana’ (La Wally, Catalani)

Enfin, Marie-Agnès Gillot offre tout un jeu basé sur le mouvement des mains afin d’exprimer sur l’air ‘Ebben ! Ne andro lontana’ (La Wally, Catalani) la lassitude de Maria Callas fasse à la vie, dans l’esprit de ce qu’a voulu nous raconter ce soir Robert Carsen, qui est non pas d’enfermer Callas dans sa technique virtuose comme des passionnés auraient voulu le faire avec superficialité, mais au contraire d’axer cet hommage sur la ‘vérité dramatique’ de cette grande artiste, mais aussi sur la cassure entre sa vie de femme et sa vie sur scène, même si certains témoignages projetés tendent à montrer une Callas qui cherche à réunir ces deux facettes.

Kate Lindsey, Pretty Yende, Sondra Radvanovsky, Eve-Maud Hubeaux, Marie-Agnès Gillot et Carole Bouquet

Kate Lindsey, Pretty Yende, Sondra Radvanovsky, Eve-Maud Hubeaux, Marie-Agnès Gillot et Carole Bouquet

En somme, un portrait très humain, pénétrant, dénué d'effet mélodramatique, et qui préserve toujours une part de son mystère.

Sondra Radvanovsky, Robert Carsen et Eun Sun Kim

Sondra Radvanovsky, Robert Carsen et Eun Sun Kim

Ce concert peut être revu sur France 5 TV jusqu'au 06 juin 2024 sous le lien suivant :

Vissi d'Arte : Gala Maria Callas

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