Publié le 29 Novembre 2017

La Clémence de Titus (Wolfgang Amadè Mozart)
Représentation du 28 novembre 2017
Palais Garnier

Tito Vespasiano Ramón Vargas / Michael Spyres
Vitellia Amanda Majeski / Aleksandra Kurzak
Servilia Valentina Naforniţă
Sesto Stéphanie d'Oustrac / Marianne Crebassa
Annio Antoinette Dennefeld / Angela Brower
Publio Marko Mimica

Direction musicale Dan Ettinger
Mise en scène Willy Decker (1997)

                                             Ramón Vargas (Tito)

Le succès populaire de La Clémence de Titus est une spécificité parisienne, car aucune autre capitale n’affiche le dernier opéra de Mozart parmi les 20 œuvres lyriques les plus jouées sur la scène nationale.

Ceci est d’autant plus remarquable que sa montée au répertoire de l’Opéra de Paris s’est intégralement déroulée sur les deux dernières décennies à partir de la production de Willy Decker, reprise ce soir, en ayant toutefois accordé l’alternance à deux séries représentées dans la mise en scène de Ursel et Karl-Ernst Hermann sous la direction de Gerard Mortier (2004-2009), moins austère et plus fouillée.

Ramón Vargas (Tito)

Ramón Vargas (Tito)

Que les deux grands dramaturges classiques auprès de Molière, Pierre Corneille et Jean Racine, aient tous deux adapté pour le théâtre, en 1670, la vie du fils de Vespasien sous les titres respectifs de 'Tite et Bérénice' et 'Bérénice' est naturellement la principale raison de cette reconnaissance unique dans le monde.

Et si la première pièce fut jouée au Théâtre du Palais Royal – qui deviendra en 1673 la première véritable salle de l’Académie Royale de musique -, la seconde fut créée à l’Hôtel de Bourgogne qui sera la première salle de l’Opéra-Comique dès 1762.

Dans la continuité de cette reprise, Stéphane Lissner a de plus passé commande auprès de Michael Jarrell pour créer un nouvel opéra intitulé 'Bérénice' et basé sur la pièce de Racine, la tragédie la plus proche de La Clémence de Titus. Il sera donné en première mondiale au cours de la saison 2018/2019.

La Clémence de Titus (Vargas-Spyres-Majeski-Kurzak-d'Oustrac-Crebassa-Decker-Ettinger) Garnier

Malgré son âge et ses lumières qui semblent devenir de plus en plus blafardes avec le temps, la vision de Willy Decker pour le personnage de Titus conserve une réelle force, car elle n’a de cesse de confronter la solitude de l’empereur face au symbole de grandeur qu’il représente au fur et à mesure qu’il endure les épreuves que lui inflige son entourage.

La scénographie est en effet totalement axée sur la transformation d’un énorme cube de marbre qui se fracture petit à petit pour révéler une vision idéalisée et immuable du souverain. On peut y lire un double mouvement inverse entre la construction d’une image sociale et politique intemporelle et l’accumulation de cassures intérieures.

Stéphanie d'Oustrac (Sesto)

Stéphanie d'Oustrac (Sesto)

Deux distributions sont réunies pour cette reprise, l’une composée de chanteurs aguerris à ce répertoire et à cet ouvrage en particulier, l’autre plus jeune, ce qui promet une comparaison stylistique et théâtrale captivante.

On retrouve dans la première l’exceptionnel Sesto de Stéphanie d'Oustrac, sombre et tourmenté, d’un impact vocal à la fois sensuel et véhément qui est une de ses grandes incarnations depuis 2011, date où elle incarna ce personnage dans la même mise en scène sur les planches du Palais Garnier.

Ramon Vargas, par une composition humble et sensible, dépasse le léger retrait initial pour revenir dans la seconde partie du premier acte avec un chant bien timbré et d’une musicalité homogène et harmonieuse qui en fait toujours, après plus de 30 ans de carrière, un interprète profond de la mélancolie mozartienne.

Amanda Majeski (Vitellia)

Amanda Majeski (Vitellia)

Amanda Majeski, elle aussi grande technicienne mozartienne, possède des couleurs froides et oriente la personnalité de Vitellia vers des lignes taillées au fusain, ce qui lui permet de dessiner une personnalité intrigante fine et intellectuelle, plus que charnelle.

Elle se départit en effet de toute variation vériste, et se montre d’une habilité stylistique qui renforce l’impression de maîtrise d’elle-même et des évènements sur le complot qu’elle n’a de cesse de renouer.

Antoinette Dennefeld (Annio)

Antoinette Dennefeld (Annio)

Par contraste, les portraits de Servilia et d’Annio, brossés respectivement par Valentina Naforniţă et Antoinette Dennefeld, offrent une même chaleur dont la fraicheur vocale distingue, et ce n’est pas toujours le cas, leur idéal de jeunesse des névroses qui, désormais, ont gagné les autres protagonistes de l’intrigue.

Marko Mimica, bien moins mis en valeur que dans le Banquo noir et sonore qu’il a incarné au Théâtre des Champs-Elysées le mois dernier, donne en tout cas une prestance fantomatique à Publio qui mériterait d’être appuyée par un jeu plus prononcé.

Amanda Majeski (Vitellia) et Stéphanie d'Oustrac (Sesto)

Amanda Majeski (Vitellia) et Stéphanie d'Oustrac (Sesto)

Dans la fosse d’orchestre, Dan Ettinger donne l’impression de vouloir forcer une certaine indolence tout en travaillant la plénitude du son, mais déploie également une flamboyance aux couleurs d’airain qui préserve le classicisme de son interprétation entièrement vouée à l’aisance des chanteurs.

Le chœur, lui, soigne musicalité et élégie, mais, limité à une composition d’une dizaine d’artistes, ne peut rendre la dimension emphatique et l’essence divine de la grande scène du jugement final.

 

Cet article fera prochainement l'objet d'un complément à propos de la seconde distribution.

Voir les commentaires

Publié le 19 Novembre 2017

Z mrtvého domu (Leoš Janáček)

Répétition générale du 13 novembre 2017
et représentation du 18 novembre 2017
Opéra Bastille

Alexandre Petrovitch Gorjantchikov Willard White
Alieïa Eric Stokloßa
Filka Morozov (Louka) Stefan Margita
Le grand prisonnier Peter Straka
Le petit prisonnier Vladimír Chmelo
Le commandant Jiri Sulzenko
Le vieux prisonnier Graham Clark
Skuratov Ladislav Elgr
Tchekounov Jan Galla
Le prisonnier ivre Tomáš Krejčiřík
Le cuisinier Martin Bárta
Le pope Vadim Artamonov
Le jeune prisonnier Olivier Dumait
Une prostituée Susannah Haberfeld
Dom Juan/ Brahmane Aleš Jenis
Kedril Marián Pavlovič
Chapkin Peter Hoare
Chiskov Peter Mattei
Tcherevine Andreas Conrad                             
               Peter Mattei (Chiskov)          

Direction musicale Esa-Pekka Salonen
Mise en scène Patrice Chéreau (2007)
Collaboration artistique Thierry Thieû Niang
Décors Richard Peduzzi

Production des Wiener Festwochen, Vienne, coproduction Holland Festival Amsterdam, Festival d’Aix-en-Provence, Metropolitan Opera New York, et le Teatro alla Scala Milan

Monter De la Maison des morts dans la mise en scène de Patrice Chéreau, une production créée 10 ans auparavant au Theater an der Wien à l'initiative de Luc Bondy, est un pari risqué pour Stéphane Lissner, car les résurrections ne valent la peine que si elles préservent le travail du metteur en scène disparu, et si elles bénéficient d'une excellente interprétation musicale.

Pour preuve, le peu de soin avec lequel Nicolas Joel avait malencontreusement restauré Les Noces de Figaro de Giorgio Strehler en 2013.

Stefan Margita (Filka Morozov) et Eric Stokloßa (Alieïa)

Stefan Margita (Filka Morozov) et Eric Stokloßa (Alieïa)

Ce soir de première à l'Opéra National de Paris, les spectateurs ont pourtant bien assisté à un miracle, car non seulement l'âme de Patrice Chéreau s'est lue sur les visages, les expressions et les danses des artistes, mais encore mieux, le génie théâtral de la musique de Leoš Janáček s'est enflammé sous la direction d'Esa-Pekka Salonen tout en se liant avec une extraordinaire précision à une action scénique saisissante.

Les prisonniers

Les prisonniers

On connaît le goût du metteur en scène pour le monumental, la muraille de béton bleuté qui resserre et enserre le bagne où se déroule le drame est donc le premier contact avec son univers torturé des profondeurs humaines, et dépourvu de toute vue sur le fleuve ou la mer.

Mais l'on comprend surtout, au second acte, comment il a pu vraisemblablement reconnaître l'essence même de son métier de cœur à travers ce tableau qui comprend une mise en abyme du sordide par des prisonniers qui deviennent eux-mêmes à la fois acteurs et spectateurs de leurs propres pulsions en improvisant une pièce de théâtre aux pieds de quelques tréteaux.

Ladislav Elgr (Skuratov)

Ladislav Elgr (Skuratov)

L'action des chanteurs est en effet intégralement définie et exprimée par la richesse des motifs musicaux jusque dans les gestes les plus vulgaires et triviaux. Le théâtre, reflet de l'âme et exutoire afin d'échapper à la folie, on ne pouvait mieux le représenter que dans une société vouée au désespoir.

Mais pour un instant, sous le faisceau ovale d'un projecteur de théâtre, Skuratov fait revivre en acteur principal les humiliations qui l'ont conduit au crime.

Stefan Margita (Filka Morozov)

Stefan Margita (Filka Morozov)

Et ce désespoir est le plus signifiant quand Patrice Chéreau fait de l'aigle une maquette construite pour évoquer le désir de liberté tel que l'évoque Alieïa, au début du troisième acte, à propos de Jésus qui fit un oiseau d'argile avant qu'il ne s'envole.

Le rideau tombe alors sur ce second acte de la même façon que la chute spectaculaire d'immondices, qui s'effondrent à la fin du premier acte, arrive au point culminant d'une montée en tension dramatique, cristallisant ainsi sa force autour de l'apparition de prisonniers se présentant nus à la sortie de sombres douches communes.

Impossible de ne pas penser à l'histoire des camps concentrationnaires.

Eric Stokloßa (Alieïa) et Willard White (Gorjantchikov)

Eric Stokloßa (Alieïa) et Willard White (Gorjantchikov)

Quant aux portraits intimes, Patrice Chéreau réussit le plus magnifiquement possible celui de la construction de la relation paternelle entre Goriantchikov et Alieïa, dont la compassion du second pour la déchéance du premier évolue vers une tendre amitié scellée par l'adversité du milieu carcéral où plus rien n'est refoulé.

Peter Mattei (Chiskov)

Peter Mattei (Chiskov)

Tous les chanteurs sont fantastiques d'engagements, que ce soit Stefan Margita, terrible Louka aux accents saillants et claquants, Ladislav Elgr, qui dépeint un Skouratov sensible, presque innocent, et d'une agilité scénique fougueuse et drôle, ou bien l'immense Peter Mattei dont la voix au charme de crooner semble trop belle, même dans les intonations les plus sévères, pour son grand monologue du dernier acte.

Touchant et d'une vérité poignante dans ses moments de faiblesse qu'il joue comme une bête blessée, Willard White transpire de son humanité au timbre sombre et voilé, et forme un duo magnifique avec le jeune Eric Stokloßa dont la voix exprime si bien l'urgence et la détresse.

Eric Stokloßa (Alieïa) et Willard White (Gorjantchikov)

Eric Stokloßa (Alieïa) et Willard White (Gorjantchikov)

Le chœur, dissimulé dans l'ombre de l'arrière scène, crée des atmosphères soupirantes aux couleurs âpres mais élégiaques, et l'envoutement de la direction d'Esa-Pekka Salonen, aussi virevoltante qu'elle peut être percutante, opère avec un réalisme prenant, tant la vivacité du discours qui raconte à lui seul une histoire en soi est restituée avec une exubérance qui n'oublie aucun pupitre, aucun effet, même le plus menaçant.

Traits de lumières et sinuosités s'hybrident ainsi dans une régénérescence perpétuelle dont la splendeur rehausse la déchéance visuelle qu'offre l'image de ce lieu de perdition humaine.

Graham Clark, Peter Mattei, Esa-Pekka Salonen, Stefan Margita, Susannah Haberfeld et Willard White (fin de répétition générale)

Graham Clark, Peter Mattei, Esa-Pekka Salonen, Stefan Margita, Susannah Haberfeld et Willard White (fin de répétition générale)

En ce jour de première, s'ouvre également au public l'exposition phare de l'hiver à la Bibliothèque-musée du Palais Garnier, Patrice Chéreau, mettre en scène l'opéra, qui permet à chacun d'appréhender les influences familiales, amicales et esthétiques qui ont fondé le théâtre de ce metteur en scène qui fut au centre du renouveau artistique du demi-siècle passé.

Et c'est jusqu'au 04 mars 2018.

Maquette de décor pour De la Maison des morts présentée à la Bibliothèque-musée de l'Opéra

Maquette de décor pour De la Maison des morts présentée à la Bibliothèque-musée de l'Opéra

Voir les commentaires

Publié le 17 Novembre 2017

L’Europe Galante (André Campra)
Version de concert du 16 novembre 2017
Opéra Royal du Château de Versailles

Vénus, une Espagnole, Olimpia, Roxane Caroline Mutel
Céphise, une Espagnole, une Femme du Bal, une Grâce Heather Newhouse
La Discorde, Doris, une Femme du Bal, Zaïde Isabelle Druet
Philène, Don Pedro, Octavio Anders J. Dahlin
Silvandre, Dom Carlos, Zuliman Nicolas Courjal

Direction musicale Sébastien d’Hérin
Les Nouveaux Caractères

Enregistrer en public L’Europe Galante d’André Campra, 320 ans après sa création au Théâtre du Palais Royal, qui était un bâtiment récupéré par Jean-Baptiste Lully dès l'année 1673, c’est revenir aux débuts de l’histoire de l’Académie Royale de Musique avant qu'elle ne devienne un Théâtre National un siècle plus tard, après la Révolution française.

Les Nouveaux Caractères - © Photo Les Nouveaux Caractères

Les Nouveaux Caractères - © Photo Les Nouveaux Caractères

Dans ce théâtre où joua Molière jusqu’à sa mort, furent en effet créées la plupart des œuvres de Lully, Alceste (1674), Persée (1682), Amadis (1684), Armide (1686) et, au XVIIIe siècle, les opéras de Jean-Philippe Rameau, Hippolyte et Aricie (1733), Les Indes Galantes (1735), Castor et Pollux (1737), Dardanus (1739) et Zoroastre (1749).

Entre ces deux compositeurs séparés d’un demi-siècle, André Campra représente une transition musicale, la prolongation d’un art vivant qui cherche de nouveaux développements.

Vue du feu qui détruisit la Salle de l'Opéra de Paris le 6 avril 1763 (Bibliothèque Nationale de France).

Ainsi, le charme de la musique de L'Europe Galante provient aussi bien des clichés européens et des réflexions subtiles de sa poésie sur le sentiment amoureux, que de son instrumentation continue qui, certes sans traits véritablement saillants, lie harmonieusement un ensemble orchestral principalement composé de cordes dont les vibrations enrichissent l’intégralité de la gamme chromatique de sonorités irrégulières et profondes, où se mêlent des instruments aussi fascinants que le théorbe ou l’archiluth.

Sur ce tissu pénétré d’une tonalité grave, les timbres des interprètes réunis ce soir déposent des paroles délicatement exprimées, joliment timbrées, que l’on écoute comme si elles participaient à une expérience de purification musicale qui viendrait contrebalancer le répertoire lourdement verdien joué dans la Capitale depuis près de deux mois.

Heather Newhouse - © Photo Jean Combier

Heather Newhouse - © Photo Jean Combier

Isabelle Druet, qui participait déjà à l’enregistrement de L’Europe Galante réalisé par William Christie en 2005, mais où elle jouait uniquement le rôle d’une Femme du Bal et de Zaïde, se révèle la plus expressive et la plus théâtrale de ces artistes, avec de très belles couleurs fauves accrocheuses.

Caroline Mutel, d’un aplomb dramatique certain, donne à ses incarnations de Vénus, Olimpia et Roxane une caractérisation intellectuelle semblant s’imprégner des atours froids d’Athéna, laissant le rôle le plus attendrissant à Heather Newhouse, Céphise et Grâce empathique et un rien malicieuse.

Et ce sont deux hommes bien différents qui les accompagnent, le haute-contre Anders J. Dahlin, d’origine suédoise avec un sens de la diction française impeccable et même, à certains moment, fortement appliqué, qui entretient une figuration sérieuse et purement classique, et, à ses côtés, la noirceur ample de Nicolas Courjal digne de rôles plus lourdement dramatiques.

Anders J. Dahlin - © Photo DR

 

Quant au chœur, composé d'une vingtaine de musiciens, des sopranos côté jardin aux barytons basses côté cour, il parfait la plénitude sereine et spirituelle qui parcourt ce concert de bout-en-bout.

Naturellement, Sébastien d’Hérin et Les Nouveaux Caractères n’en sont pas à leur premier enregistrement d’œuvres rares, ’Egine’ (2007, Versailles), ’les Surprises de l’amour’ (2013),  ‘Scylla et Glaucus’ (2014, Versailles), The Fairy Queen (2016, Ambronay), et L’Europe Galante s’inscrit dans cette continuité artistique.

Sébastien d’Hérin - © Photo Les Nouveaux Caractères

Sébastien d’Hérin - © Photo Les Nouveaux Caractères

Ici, la fusion chaleureuse qui règne entre l'orchestre et le chef a plutôt tendance à immerger ce dernier dans une ivresse à laquelle il lâche facilement prise, mais du choix même de l’œuvre ressort une valeur universaliste fondamentale, lorsque l’on se remémore les extraits d’œuvres de compositeurs espagnols, italiens et sud-américains que l’Ensemble avait interprété au Théâtre des Gémeaux dans le spectacle de David BobeeDios Proveera.

Ainsi, dans ce même esprit, Sébastien d’Hérin, Caroline Mutel, Les Nouveaux Caractères et David Bobee se retrouveront en avril 2018 au Centre Dramatique National de Normandie-Rouen pour une nouvelle production du Stabat Mater de Pergolèse.

Voir les commentaires

Publié le 4 Novembre 2017

Le concert des étoiles – Hommage à Giuseppe Verdi
Tournage du 01 novembre 2017
Théâtre des Champs-Elysées

Airs de Nabucco, Macbeth, Luisa Miller, Rigoletto, Il Trovatore, La Traviata, Les Vêpres siciliennes, La Forza del Destino, Don Carlo, Aida, Otello.

Ténors Enea Scala, Michael Spyres, Gaston Rivero
Sopranos Jessica Pratt, Olga Peretyatko, Catherine Hunold
Mezzo-Soprano Ekaterina Gubanova
Barytons Ambrogio Maestri, Luca Salsi, Arthur Rucinski, Ludovic Tézier

Direction musicale Yvan Cassar
Orchestre de chambre de Paris
Chœur régional Vittoria d’Île de France

Ensemble Fiat Cantus                                                     Ekaterina Gubanova

En septembre 2016 et juillet 2017, France 3 rediffusait en première partie de soirée le premier Concert des Étoiles dédié à Luciano Pavarotti et enregistré à la salle des Étoiles de Monaco avec l’orchestre de l’Opéra de Marseille.

A chaque fois, ce fut plus d’un million de téléspectateurs qui purent entendre les plus belles couleurs des grands chanteurs lyriques du moment magnifier des airs extraits, certes, de leur drame musical originel, mais suffisamment variés pour permettre à chaque auditeur d’en apprécier les différences.

Olga Peretyatko

Olga Peretyatko

Face à un tel succès, France Télévisions renouvelle en 2017 ce projet sous forme d’hommage à Giuseppe Verdi, le compositeur le plus joué dans le monde avec Wolfgang Amadé Mozart, et c’est le Théâtre des Champs-Élysées qui voit sa scène totalement repensée pour cet évènement.

Assister au tournage de cette émission est donc l’occasion de voir de près comment un programme audiovisuel vient rencontrer un lieu habituellement voué à la spontanéité de l’art du chant et de la danse, et d’apprécier l’ambiance parmi un public diversifié où les amateurs passionnés d'opéra ne représentent qu'une partie minoritaire des spectateurs.

Le Concert des Etoiles - Hommage à Giuseppe Verdi - Théâtre des Champs-Elysées et France 3

Cette ambiance, moins hystérique qu'aux récitals habituels du Théâtre des Champs-Elysées et moins critique sur les points de détails des interprétations, affiche également un visage plus jeune, et la sérénité d’écoute ainsi retrouvée donne l'impression d'assister bien sagement à un impressionnant défilé de chanteurs venant humblement interpréter chacun de leurs airs avant de repartir presque comme si de rien n'était. Et c’est particulièrement plaisant à voir et entendre.

Michael Spyres

Michael Spyres

Par ailleurs, le visage du théâtre est totalement modifié, car de nombreux sièges sont temporairement déplacés afin de permettre l’installation d’une avant-scène au milieu de la salle, dont le sol laqué reluit sous les faisceaux lumineux multicolores qui la traversent de part en part en éblouissant parfois le public.

L’orchestre, situé en arrière des chanteurs, est également surmonté d’un affichage vidéo qui reflète par moment la salle du théâtre stylisée, et dont le rouge flamboyant permettra à Michel Franck, le directeur, de profiter de la diffusion télévisuelle pour donner une belle image de son établissement.

Le Concert des Etoiles - Hommage à Giuseppe Verdi - Théâtre des Champs-Elysées et France 3

Et parmi les airs entendus ce soir, tous composés par Giuseppe Verdi (1813-1901) dans la seconde partie de sa carrière, depuis Luisa Miller (1849) à Otello (1887), si l’on excepte l’un des airs de Macbeth (Oh Tutti sorgete) et le Chœur des esclaves de Nabucco, même l’amateur le plus passionné peut y faire des redécouvertes.

Ainsi, la surprise provient de l’enjôleuse souplesse de chant de Michael Spyres‘Questo quella’, ‘Je veux entendre ta voix’, ‘Quando le sere al placido’ -, claire et si douce et d'une telle éloquence dans le répertoire français. Ce que l’on entend ce soir correspond, personnellement, à un idéal de chant absolument sublime.

Catherine Hunold

Catherine Hunold

Quant à la Lady Macbeth de Catherine Hunold, avec un sens de l'incarnation sans aucun geste inutile et des couleurs qui s'accordent très bien avec le caractère de la Lady, que n’aurait-on pas aimé l’entendre lors de la version de concert de Macbeth jouée au Théâtre des Champs-Élysées le 24 octobre dernier.

Autre portrait totalement vivant, la Traviata d’Olga Peretyatko, belcantiste qui aime aborder des personnages dramatiques, débute par une approche plutôt légère qui, par la suite, renforce son emprise sur l’auditeur par un art du chant introspectif profondément prégnant qui l’entraîne entièrement dans un univers d’une délicatesse extrême.

 Gaston Rivero, Ekaterina Gubanova, Ludovic Tézier

Gaston Rivero, Ekaterina Gubanova, Ludovic Tézier

Et pour ceux qui suivent les représentations historiques de Don Carlos qui se jouent au même moment à l’opéra Bastille, retrouver Ludovic Tézier et Ekaterina Gubanova interpréter Rodrigue et la Princesse Eboli en italien, avant de les réentendre en français au mois de novembre, est un instant où les émotions du moment se mélangent avec un sentiment de nostalgie déjà naissant.

A nouveau merci à l’équipe de Forum Opera pour l’invitation à cet enregistrement qui sera complété par un montage d’images d’archives lors de la diffusion prévue dans les prochains mois.

Le Concert des Etoiles - Hommage à Giuseppe Verdi - Théâtre des Champs-Elysées et France 3

Voir les commentaires

Publié le 1 Novembre 2017

TV-Web Novembre 2017 - Lyrique et Musique

Chaînes publiques

Dimanche 05 novembre 2017 sur France 3 à 00h30
Patricia Petibon - Récital de mélodies françaises

Dimanche 05 novembre 2017 sur Arte à 17h45
Stabat Mater (Dvorak) - dm Villaume

Opolais, Kurucova, Samek, Pape

Dimanche 05 novembre 2017 sur Arte à 23h50
Dans l'ombre de la Révolution d'octobre

Doucmentaire sur comment la révolution influença les compositeurs russes

Lundi 06 novembre2017 sur Arte à 00h45
Concerto n°3 (Rachmaninov) - Denis Matsuev (piano) - dm Krivine

Vendredi 10 novembre 2017 sur France 2 à 00h00
Te Deum (Berlioz) - Choeur et Orchestre de Paris - Bertrand de Billy

Dimanche 12 novembre 2017 sur France 3 à 00h30
L'Etoile (Chabrier) - ms Pelly - dm Fournillier

D'Oustrac, Mortagne, Guilmette, Varnier, Madore

Dimanche 12 novembre 2017 sur Arte à 17h40
Chostakovitch : Concerto n°1 - Phil. de Bruxelles -dm Denève

Concours Reine Elisabeth 2017 Victor Julien-Laferrière (violoncelle)

Lundi 13 novembre 2017 sur Arte à 00h05
Concours de chefs d'orchestre : dans le secret des épreuves

Lundi 13 novembre 2017 sur Arte à 01h00
L'Oiseau de feu (Stravinsky) - dm Rattle

Vendredi 17 novembre 2017 sur France 2 à 00h00
Juditha Triumphas (Vivaldi) - ms Barbalich - dm De Marchi

Custer, Gardina, Iervolino, Semenzato, Ascioti

Dimanche 19 novembre 2017 sur Arte à 18h30
Schumann, Tchaïkovski, Brahms - Yoyo Ma - dm Nézet-Séguin

Dimanche 19 novembre 2017 sur Arte à 23h30
Chef d'orchestre : Christoph Eschenbach - documentaire

Vendredi 24 novembre 2017 sur France 2 à 0h00
Tannhäuser (Wagner) - ms Waltz - dm Barenboim

Mattei, Seiffert, Schabel, Sacher

Dimanche 26 novembre 2017 sur France 3 à 00h30
Le Barbier de séville (Rossini) - Opéra de Paris - ms Michieletto - dm Montanaro

Barbera, Lepore, Deshayes, jenis, Anastassov

Dimanche 26 novembre 2017 sur Arte à 17h00
Mstislav Rostropovitch, l'archet indomptable - documentaire

Dimanche 26 novembre 2017 sur Arte à 18h20
Rostropovitch, un concert idéal - documentaire

Lundi 27novembre 2017 sur Arte à 00h55
Verdi, Puccini, Bizet, Saint-Saëns et Bellini - Opéra de Paris

Radvanovsky, Rachvelishvili, Antonenko - dm Jordan


Mezzo et Mezzo HD

Mercredi 01 novembre 2017 sur Mezzo à 20h30
Juditha Triumphans de Vivaldi à La Fenice de Venise

Vendredi 03 novembre 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Le Barbier de Séville de Rossini au Festival de Glyndebourne

Samedi 04 novembre 2017 sur Mezzo à 20h30
Daniel Barenboim dirige Tannhäuser de Wagner au Staatsoper de Berlin

Dimanche 05 novembre 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Valery Gergiev dirige Guerre et Paix de Prokofiev au Mariinsky de Saint-Pétersbourg

Mercredi 08 novembre 2017 sur Mezzo à 20h30
Daniel Barenboim dirige la Fiancée du Tsar au Staatsoper Berlin

Jeudi 09 novembre 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Valery Gergiev dirige La Dame de pique de Tchaïkovski

Samedi 11 novembre 2017 sur Mezzo à 20h30
Daniel Barenboim dirige Parsifal de Richard Wagner au Staatsoper de Berlin

Dimanche 12 novembre 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Valery Gergiev dirige Samson et Dalila de Saint-Saëns

Lundi 13 novembre 2017 sur Mezzo à 20h30
La Traviata de Verdi au Château de Fontainebleau

Vendredi 17 novembre 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Valery Gergiev dirige Eugène Onéguine de Tchaïkovski au Mariinsky

Samedi 18 novembre 2017 sur Mezzo à 20h30
Idomeneo de Mozart au Theater An Der Wien

Dimanche 19 novembre 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Valery Gergiev dirige Guerre et Paix de Prokofiev au Mariinsky de Saint-Pétersbourg

Mercredi 22 novembre 2017 sur Mezzo à 20h30
La Femme sans ombre de Richard Strauss au Bayerische Staatsoper

Vendredi 24 novembre 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Valery Gergiev dirige La Dame de pique de Tchaïkovski

Samedi 25 novembre 2017 sur Mezzo à 20h30
L'Orfeo de Luigi Rossi dirigé par Raphaël Pichon

Dimanche 26 novembre 2017 sur Mezzo HD à 20h30
Valery Gergiev dirige Guerre et Paix de Prokofiev au Mariinsky de Saint-Pétersbourg

Mercredi 29 novembre 2017 sur Mezzo à 20h30
La Wally de Catalani au Grand-Théâtre de Genève

Web : Opéras en accès libre (cliquez sur les titres pour les liens directs avec les vidéos)

Sur Concert Arte, Medici.Tv et Br Klassik

Die Meistersinger von Nüremberg (Bayreuth) - ms Kosky

Don Carlos (Opéra National de Paris) - ms Krzysztof Warlikowski

Le Couronnement de Poppée (Festival de Schwetzinger) - ms Claudio Cavina

Joyce DiDonato (Grand Theâtre du Liceu)

Les Noces de Figaro (Grand Théâtre de Genève) - ms Tobias Richter

Figaro divorce (Grand Théâtre de Genève) - ms David Pountney

Le Barbier de Séville (Grand Théâtre de Genève) - ms Sam Browm

La Passion selon Saint-Marc - Une passion après Auschwitz de Michael Levinas

Roméo et Juliette et Le Château de Barbe-Bleue à Helsinski

Barbara Hannigan vue par Mathieu Amalric

Operetka (Armel Festival Opera)

Pinocchio (Festival d'Aix-en-Provence) - ms Pommerat

Prima Donna (Rufus Wainwright)

The Rake'sProgress (Festival d'Aix-en-Provence) - ms Simon McBurney

Weisse Rose (Armel Festival Opera) - ms Anna Drescher

 

Sur Operavision, Culturebox etc...

La Callisto (Opéra National du Rhin) jusqu'au 03 novembre 2017

La Clémence de Titus (Festival de Salzbourg) - ms Sellars - jusqu'au 04 novembre 2017

Elektra (Verbier Festival) -dm Salonen - jusqu'au 06 novembre 2017

Salomé (Verbier Festival) -dm Dutoit - jusqu'au 06 novembre 2017

Sémiramide (Opéra de Nancy) jusqu'au 11 novembre 2017

Alcione (Opéra Comique) jusqu'au 12 novembre 2017

Aquagranda de Filippo Perocco (Teatro La Fenice) jusqu'au 14 novembre 2017

Don Giovanni (Opéra de Liège) jusqu'au 23 novembre 2017

Anna Bolena (Opéra Grand Avignon) jusqu'au 23 novembre 2017

Le Requiem de Mozart (Philharmonie de Paris) - dm René Jacobs - jusqu'au 26 novembre 2017

 

Acis et Galatea (Opera Theatre Company de Dublin) jusqu'au 13 décembre 2017

L'Orfeo (La Fenice) jusqu'au 23 décembre 2017

Le retour d'Ulysse dans sa patrie (La Fenice) jusqu'au 24 décembre 2017

Le couronnement de Poppée (La Fenice) jusqu'au 25 décembre 2017

La Cenerentola (Palais Garnier) jusqu'au 26 décembre 2017

Le Vaisseau Fantôme (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 27 décembre 2017

Madame Butterfly (Teatro Real de Madrid) jusqu'au 29 décembre 2017

La Bohème (Festival d'Opéra en plein air) jusqu'au 29 décembre 2017

 

Don Giovanni (Festival d'Aix en Provence) jusqu'au 11 janvier 2018

Rigoletto (Chorégies d'Orange) jusqu'au 12 janvier 2018

Le Concert de Paris (Champs-de-Mars) jusqu'au 15 janvier 2018

Carmen (Opéra National de Paris) jusqu'au 17 janvier 2018

L'écume des jours (Opéra de Stuttgart) jusqu'au 21 janvier 2018

La Damnation de Faust (ms Ruggero Raimondi) jusqu'au 01 février 2018

La clémence de Titus (Festival de Glyndebourne) jusqu'au 03 février 2018

Les amants magnifiques (Opéra de Rennes) jusqu'au 04 février 2018

Les pêcheurs de perles (Auditorium du nouveau siècle) jusqu'au 05 février 2018

L'ombre de Venceslao (Capitole de Toulouse) jusqu'au 06 février 2018

Aida (Chorégies d'Orange) jusqu'au 10 février 2018

Tosca (Opéra National de Norvège) jusqu'au 02 mars 2018

Le retour d'Ulysse dans sa patrie (Théâtre des Champs-Elysées) jusqu'au 13 mars 2018

Jérusalem (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 24 mars 2018

Semele (Garsington Opera) jusqu'au 01 avril 2018

Pelléas et Mélisande (Komische Oper Berlin) jusqu'au 14 avril 2018

L'Or du Rhin (Opera North) jusqu'au 27 avril 2018

La Walkyrie (Opera North) jusqu'au 17 mai 2018

 

Tannhäuser (Staatsoper Berlin) juqu'au 24 mai 2018

Le chant de la Terre (Festival de Saint-Denis) jusqu'au 09 juin 2018

Otello (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 27 juin 2018

Rigoletto (Chorégies d'Orange) jusqu'au 11 juillet 2018

Erismena (Festival d'Aix en Provence) jusqu'au 12 juillet 2018

Dans les coulisses du Festival d'Avignon jusqu'au 21 juillet 2018

Manon Lescaut (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 29 septembre 2018

Fra Diavolo (Théâtre de l'Opéra de Rome) jusqu'au 20 octobre 2018

Don Giovanni (Teatro La Fenice) jusqu'au 21 octobre 2018

Norma (Opéra Royal de Wallonie) jusqu'au 29 octobre 2018

Voir les commentaires

Rédigé par David

Publié dans #TV Lyrique